Pôle Provence Azur :
une intercommunalité qui ne veut pas grandir.
Jean-Pierre Leleux avait pêché par excès de confiance sur le dossier de l'intercommunalité. Il avait cru que la candidature des communes de Mougins, du Cannet, de Mandelieu et de Peymeinade ne serait qu'une simple formalité et que ces communes viendraient sans coup férir nourrir l'actuelle communauté d'agglomération Pôle Provence Azur (Grasse, Mouans-Sartoux, la Roquette, Auribeau). La communauté d'agglomération souhaitée aurait été forte de neuf entités (on est loin encore des 22 communes réunies autour de Nice).
Sur ce dossier sensible, il faut prendre en compte les rapports de force et les rivalités qui existent entre certaines communes voisines. Cannes, on l'aura remarqué était absente de cet élargissement. Elle ne veut entendre parler d'intercommunalité que si elle en détient la présidence et le siège. Or, en inaugurant le siège de Pôle Provence Azur et en l'installant à Grasse, Jean Pierre Leleux marque un point. Le temps joue pour lui. La construction d'une grande intercommunalité semble inéluctable et la ville des Festivals risque un jour ou l'autre de se trouver dans l'obligation de rejoindre une structure déjà existante. Il lui sera difficile d'en réclamer la présidence, à moins que celle-ci soit tournante.
On notera l'opposition d'Auribeau à l'élargissement, son maire, Jacques Varonne s'était déjà distancié de la majorité départementale, en se présentant aux dernières élections cantonales contre la candidate investie par l'UMP. On notera aussi le rôle déterminant de la municipalité installée par Victor Daon à la Roquette et qui a choisi, après moult hésitations de rejoindre le clan du non, sans doute sensible aux pressions amicales venant de Cannes. Cannes qui était venu soutenir, en la présence de son premier adjoint, André Gironne, une manifestation organisée par le maire de Mouans-Sartoux, André Aschieri, principal acteur de l'opposition à une intercommunalité qui réunirait le Haut et le Moyen-Pays aux communes du littoral. Cannes, alliée inattendue de la fronde mouansoise, commune de gauche. Avec quelques raisons, elle a peur de se trouver isolée au sein d'une intercommunalité qui, du Nord au Sud, irait jusqu'à Antibes. Que pense d'ailleurs monsieur Leonetti de ce découpage virtuel ? Il est vrai qu'il existe déjà une entité dont le périmètre est quasi identique, il s'agit du syndicat mixte de l'agglomération Canne-Grasse-Antibes chargée d'élaborer le schéma directeur d'urbanisme.
Plus récemment, le député-maire de Cannes, Bernard Brochand, a évoqué l'idée d'une intercommunalité de la troisième génération. Elle réserverait les compétences de proximité aux maires et privilégierait les investissements aux dépenses de fonctionnement. D'après lui, l'intercommunalité ne remplit pas ses objectifs et aura comme conséquence première l'augmentation de la fiscalité.