Festival de Cannes : les intermittents
risquent de gâcher le spectacle.
Le conflit qui oppose les intermittents du spectacle à la politique de réforme du gouvernement donnait l'occasion de mettre à plat un dossier plutôt embarrassant, surtout pour ceux-là mêmes qui travaillent dans le vaste monde de la culture, à la frontière floue de ce qui touche au loisir et au divertissement.
Quoiqu’il en soit, de 1991 à 2002, le nombre des intermittents est progressivement passé de 41 000 à 102 600. Il faut dire que les villes ont multiplié festivals et thés dansants. La France capitale européenne du spectacle, du show-biz et des fanfreluches ? Pourquoi pas si l'on veut bien en payer le prix ! C’est que justement, au sujet des indemnisations, le bas blesse. L'UNEDIC n'encaisse que 128 millions d'euros de cotisations tandis qu’elle en débourse 957 millions en allocations.
Il faut savoir que la durée moyenne d'indemnisation est de 220 jours par an pour chaque ayant droit. Rappelons que l'année comporte 365 jours ! A chacun de faire les comptes ! Et pourquoi ne pas inclure, pendant qu’on y est, d'autres artistes tout aussi méritants que sont les peintres, les sculpteurs, les sportifs professionnels, les joueurs d’échec, qui pourraient ainsi bénéficier de cette exception culturelle à la française ?
L’occupation du Festival aura-t-elle lieu ? Une coordination des intermittents planche depuis des mois sur un scénario catastrophe. Elle a appelé à la création d’un Comité d’occupation du Festival de Cannes. “Occupons les esprits, soyons présents, nombreux, déterminés et unis pour gagner cette lutte”, déclarait-elle. “Tous à cannes, sur la Croisette !”
Ils ne seront pas les seuls. On annonce un millier de policiers pour leur tenir tête. Bonjour les dégâts ! Comme le dit très justement Thierry Frémaux, le directeur artistique du Festival : il faut savoir que le Festival de Cannes, c’est 80 % d’étrangers, contrairement au Festival d’Avignon, et qu’il doit se dérouler normalement, coûte que coûte…