Nicolas Hulot : ira-t-il, ira-t-il pas ?

Sa voix troublerait le doux ronron des débats pour la présidentielle.

On imagine mal qu'au final les électeurs échappent au duel royal Ségolène - Sarkozy. Et pourtant, il leur faudra passer par la case du premier tour. Et là, ceux qui ne choisiront pas de voter utile dès le premier tour, vont peut-être créer la surprise. Ne parlons pas de Le Pen qui, sous réserve de l'obtention des 500 signatures nécessaires, va encore une fois prendre des voix à la droite. Mais les siennes, plus celles de Bayrou et d'autres mécontents que les atermoiements du gouvernement en matière de sécurité et d'immigration désespèrent, peuvent éliminer du deuxième tour le candidat UMP…

Nicolas Hulot pourrait être l'un de ceux qui disperseront les voix de la droite gouvernementale au premier tour. Beaucoup l'adorent et peuvent être tentés de le soutenir même et, pourquoi pas surtout, s'ils savent qu'il sera absent pour jouer la finale. Même si Nicolas est un homme qui revendique sa liberté de penser, sa familiarité avec Chirac, les sponsors qui soutiennent sa fondation, TF, Leclerc, EDF, le font plutôt pencher à droite qu'à gauche.

Nicolas prendra aussi des voix à la gauche, car comment peut être écolo et de gauche lorsqu'on a observé le comportement de la gauche lorsqu'elle était au pouvoir, sur des sujets comme le nucléaire, le développement durable, les énergies alternatives et renouvelables, l'agriculture, les engrais, les pesticides,…sans parler du langage décalé des communistes qui en sont restés au productivisme de leur première jeunesse…sans parler du Rainbow warrior

Mais, c'est aux Verts auxquels Nicolas prendra le plus de voix. Si ses leaders, Voynet et Mamère en tête, lui ont fait une cour assidue, ils appréhendent qu'il parte sans leur aval à la course présidentielle. Car, si les dirigeants Verts sont, on ne se peut plus à gauche, historiquement rattachés aux Verts allemands, leur électorat est plus dispersé. Un électorat qui compte de nombreux environnementalistes moins attachés aux problèmes sociaux qu'à la protection de la nature, aux OGM, à la crise de l'énergie, aux changements climatiques, à la couche d'ozone…

Chaque jour, Le défi pour la terre lancé par la Fondation Nicolas Hulot engrange des partisans qui signent volontiers sa charte écocitoyenne. Mais c'est un autre défi que de se présenter aux présidentielles. Nombreux sont les maires qui le reçoivent à bras ouverts et qui grâce à lui, redorent à bon compte leur image de protecteur de l'environnement. Il faudrait maintenant qu'ils soient 500 à signer l'indispensable sésame, condition sine qua non, pour accéder à l'étape supérieure…C'est pas gagner !

Nicolas réussira-t-il là où le Vert Antoine Weachter avait échoué avec son fameux ni droite, ni gauche ? Fera-t-il mieux que Ralph Nader qui, tel un trublion, vint aux Etats Unis d'Amérique, jeter la confusion lors de deux élections présidentielles ?

- mention : www.pariscotedazur.fr - octobre 2006 –