Bolivie: un indien dans la ville
et dans le monde. Ubi et orbi.
Le nouveau président de Bolivie, Evo Morales, détonne par ses déclarations, ses prises de position, sa façon de s'habiller, ses premières décidions.
Il a commencé par réduire ses indemnités de président de moitié, ramenées à un très modeste 1 397 euros par mois. Il est vrai que son pays est le plus pauvre d'Amérique latine. La cravate, il ne connaît pas, ayant toujours vécu très simplement – selon nos standards, on pourrait même dire misérablement - comme la majorité des paysans qu'il représente. Premier président indien a être élu, il le fut avec le meilleur score de l'histoire du pays.
Les indiens ? Ils représentent 70 % de la population et ils ne furent jamais écoutés, parias d'une société qui recevait ses ordres et cherchait son salut plus vers le nord du continent que vers le sud…
Depuis des temps forts reculés, les Incas cultivaient la coca, utilisée à des fins médicinales, rituelles et surtout comme coupe-faim. Ses descendants revendiquent, avec Evo à leur tête, le droit de continuer à le faire. Gouvernée par la droite, le pays était déjà le troisième producteur mondial de cocaïne. Mais si le nouveau président de gauche veut légaliser la culture du coca, c'est aussi pour mieux la contrôler et lutter contre son utilisation comme drogue.
Autre projet, celui de nationaliser le pétrole et surtout le gaz - la Bolivie étant le 2ème producteur de cette énergie en Amérique du Sud. La visite en France d'Evo Morales était d'ailleurs essentiellement motivée par son désir de voir la compagnie Total s'impliquer encore un peu plus dans l'exploitation de cette richesse naturelle.
Les coups d'état se sont succédés depuis sa création en 1825, pour s'accélérer dans le années 1900 jusqu'à nos jours, les gouvernements succédants aux gouvernements sans jamais avoir le temps de mettre en route les réformes nécessaires.
En 1967, Che Guevara tombe sous les balles de l'armée. Si Evo Morales avait été à ce moment là au pouvoir, nul doute que le Che aurait été reçu en héros ! Paix à son âme !
- mention : www.pariscotedazur.fr - février 2006 -