Bébés nageurs : une activité à risque,
particulièrement lorsqu'elle est pratiquée en piscine chlorée.
- photo Océane -
Une étude, publiée en Belgique par le Pr Alfred Bernard, vient mettre les pieds dans le plat. Elle démontrerait que baigner un bébé de quelques mois dans une piscine qui utilise le chlore comme agent désinfectant n'est pas recommandé. Encore moins lorsqu'on l'immerge entièrement dans une eau souvent bouillon de culture. Or, sa croissance est loin d'être terminée et son appareil respiratoire dont le développement se poursuit jusque vers les 5, 6 ans, est sensible à toutes les agressions.
Dans les piscines le chlore se décompose en produisant des chloramines qui irritent les muqueuses et les alvéoles pulmonaires. Pas idéal ! Cette activité de loisir étant censer apporter un plus dans le développement de l'enfant ! Le professeur A. Bernard, directeur de recherches au Fonds national de la recherche scientifique, va plus loin encore, mettant en évidence le danger de déclencher des allergies et des maladies telle l'asthme.
Après un recul de dix années, il a fait ainsi le compte et a découvert chez les anciens pratiquants des troubles de perméabilité, notamment des lésions cellulaires significatives, des pertes de l'ordre de 20 % des cellules de Clara. Or, il faut plusieurs années de tabagisme pour en perdre autant ! De plus, le risque de chronicité de ces maladies semble établi.
En Belgique, une certaine publicité a été faite autour de cette information. En France, seul un court reportage à la télévision y a fait référence. Sur Internet, différents forums de discussion y ont fait allusion, plusieurs témoignant que leurs enfants, anciens BBN, n'avaient jamais développé de troubles particuliers. Nous avons interrogé des médecins ORL que l'information n'a pas troublés pour autant. Car pour eux, c'est pour eux une évidence, cette activité n'est pas sans conséquences sur l'appareil respiratoire des tout petits et la sensibilisation à des allergènes présents dans l'eau et dans l'air n'est pas à exclure.
Curieusement, ces médecins n'ont pas ouvertement déconseillé la pratique de cette activité. Et puis, il y a maintenant tellement de pratiquants à qui il faudrait expliquer les réticences du corps médical… Qui sait si certains, opportunément, ne chercheraient pas à mettre sur le dos des prestataires de services les troubles de santé de leurs enfants ? Il y a aussi tout un commerce qui s'est développé autour des BBN qui est devenue une activité à la mode.
Wait and see plutôt que principe de précaution prévalent pour le moment. Sans parler de la raison économique qui pèse dans la balance. Pourtant, entre le danger potentiel que courent les enfants et l'intérêt économique, il ne devrait pas avoir photo !
- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2006 -