Le Festival de Cannes : au petit jeu des pronostics,
on mesure le décalage entre la critique et le public.
- en outsider, l'équipe de Quand j'étais chanteur, photo Chopard -
Da Vinci Code en est le bel exemple. Vilipendé par le public de spécialistes présents au Palais lors des représentations officielles, il fait un tabac dans les salles et se paye le plus gros démarrage international de l'histoire, avec 147 millions de dollars. Sans commentaires !
Mais, le Code n'est pas en compétition, grand bien nous fasse. Restons simples. Les journalistes murmurent, les critiques jettent des noms en pâture comme s'ils étaient eux-mêmes membres du jury. A les écouter Marie-Antoinette serait palme d'Or et, dans les plus souvent nominés, devraient apparaître Volver, Babel, le Caïman. Pour leur faire plaisir, pour que la salle du Palais se déchaîne, pour être politiquement correct, il faudrait que Indigènes
figure le plus haut possible sur la liste. La France qui écrit dans Libé, le Figaro, la France qui se punit de son passé, la France qui aime tant s'auto flageller, applaudirait à tout rompre à la cérémonie de clôture. Sans commentaires !
Le jury est présidé par un Chinois, Wong Kar-Wai. C'est peut-être lui qui fera la différence. Ces références risquent de désorienter les autres membres et on sait que le rôle du président est déterminant. D'autres considérations sont à prendre en compte. Le cinéma est politique ou érotique
disait un habitué des salles obscures. Il l'est d'autant plus durant un Festival, même et surtout si on nous affirme le contraire. L'étude objective des 58 dernières éditions du Festival le prouve. La géopolitique dans toute sa splendeur, principe de réalité oblige.
Il fut un temps où il fallait faire plaisir à la Russie, la grande, celle derrière le rideau de fer. Puis, se fut les Américains qu'il fallait séduire et attirer à Cannes, à tout prix, Palme d'or comprise. Après Quand passent les Cigognes, ce fut M.A.S.H.. Sans commentaires !
Mais, les modes et les enjeux changent. Le jury nous surprendra-t-il ? Sera-t-il simplement le reflet d'une tendance, totalement subjectif au risque de mécontenter ? Des comédiens comme Monica Bellucci, Zhang Ziyi, Helena Boham Carter ou Samuel Jackson, seront-ils plus consensuels que les réalisateurs Tim Roth, Elia Suleiman, Lucretia Martel, et Patrick Leconte ? En tous les cas, ils connaissent le Festival sur le bout des doigts pour y être venu de nombreuses fois. Ils en connaissent les coulisses et les règles du jeu. Sans commentaires !
- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2006 -