Le palmier est à la mode sur la Côte d'Azur,
ce n'est pas les pépiniéristes qui s'en plaindront.
Que ce soit au Cannet, à Mandelieu et surtout à Cannes, les palmiers pointent leurs palmes. On les rencontre des plages de la Croisette à celles du midi. Certains louent cette initiative, d'autres font preuve de plus de réserve. Ils mettent en avant leur fragilité aux attaques de parasites. Sur la Croisette comme dans nombre de jardins privés et jusque sur les collines grassoises, certains spécimens se portent bien et ont résisté au Mistral comme à la Tramontane, aux canicules – on dira que c'est normal – et aux hivers rigoureux.
Autre problème soulevé par les sceptiques : une uniformisation du paysage synonyme de monotonie et qui se ferait au détriment d'autres espèces tout aussi intéressantes. C'est là un argument qui mérite considération. La monoculture, qu'elle concerne l'agriculture industrielle ou l'horticulture paysagère présente des risques. Le développement d'une maladie parasitaire décimant d'un coup une espèce végétale, rendrait le paysage méconnaissable. Traitements et remplacement des arbres grèveraient brutalement les finances publiques.
Esthétiquement parlant, la diversité est plutôt plaisante. De plus, chaque espèce a ses qualités qui peuvent se compléter. Sur certains secteurs, on pourra rechercher l'ombre en été mais pas en hiver : des feuillus feront alors l'affaire. Ici des plantes piquantes établiront un rempart à des actes de vandalisme : de simples Piracantas suffiront alors… une rangée de lauriers-fleur ou de lauriers-cerise établira une frontière naturelle entre le côté montant ou descendant d'une avenue… L'imagination et les connaissances en horticulture peuvent, sur ce sujet, s'exerçaient sans fin, à l'avantage de tous. Seul le résultat compte et il convient d'être exigeant !
Les Anglais de l'Empire britannique nous ont montrés, au début du siècle dernier le chemin de cette diversité biologique. Ils ont ramené du Moyen-orient, d'Australie et d'Asie, maintes espèces exotiques qui ont meublé nos jardins et nos avenues. Grâce à eux, la Riviera française et italienne se sont enrichies d'Eucalyptus, de Mimosas, de Désespoirs des singes et de tant d'autres… Les chênes et les pins parasols ne sont plus seuls.
C'est sans doute un hasard si les Palmieri, venant de Gênes, s'établirent nombreux sur la Côte ou si un "Palmero" fut maire de Menton et président du Conseil général des Alpes Maritimes, une coïncidence si Keith Richard le guitariste des Rolling Stones est tombé ces jours-ci d'un palmier aux îles Fidji !
A Cannes on se régale. Des palmiers, en veux-tu en voilà, jusqu'à la pointe de la Croisette, au Palm Beach justement qui doit son appellation à la station balnéaire de Floride, pas très loin de cette ville mythique, dont l'adjoint au tourisme voudrait que sa ville ressemblât. Pas trop grand même, les amateurs de séries télévisés s'inquiètent déjà. Ils ont vu tous les épisodes de Deux flics à Miami, les Experts de Miami…
Quant à la Palme d'Or, distinction suprême décernée lors de la rencontre cinématographique cannoise, elle reste bien évidemment le symbole de l'excellence.
- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2006 -