La droite ? Plus à gauche tu meurs !
Dernier avatar de la droite qui tire à gauche : le droit opposable au logement.
D'abord, qu'est ce qu'un droit opposable ? C'est celui que l'Etat accorde à tous ses citoyens et par extension à tous ses résidents en règle. Ceux-ci peuvent, le cas échéant, se retourner vers lui, vers l'Etat, pour exiger que ce droit soit respecter. Dans le cas qui nous préoccupe ici, ceux qui ne pourront pas se loger, demanderont donc à l'Etat de les loger et l'attaquera en justice s'il n'en est pas capable. Le sera-t-il ? Comment pourrait-il l'être, la tâche paraît impossible et la situation ne pourra qu'empirer.
Il existe déjà chez nous de nombreux droits comme celui à l'éducation, à la santé. La loi qui oblige les communes à respecter un taux de 20% de logements sociaux va aussi dans le même sens et prévoit des sanctions pour les communes qui ne font pas d'effort.
Que le problème du logement existe, qui le niera ? Il est même aigu et rares sont les familles qui n'y sont pas confrontées. L'auteur de ces lignes sait de quoi il parle. Mais le droit opposable au logement est-il la bonne réponse ? Le projet de la droite arrive de façon un peu précipitée. Tout ça, c'est la faute aux SDF, dirait l'impitoyable Tartempion de service et il n'aurait pas tort ! C'est une réponse conçue dans la hâte, face à une actualité qui provoque l'indignation du public. Les opposants politiques diront, eux, que c'est une réponse un peu tardive, qui vient en fin de mandat présidentiel, comme par hasard à la veille de nouvelles échéances…
Dans une Europe confrontée à une vague d'immigration incontrôlée et incontrôlable, à une impitoyable concurrence planétaire sur les marchés du travail, de l'industrie, de l'énergie, la généreuse tentative de régler le problème du logement en France peut paraître à la fois naïve et irresponsable.
Naïve, car comment la mettre en œuvre, comment l'appliquer, quel en sera le coût, maintenant et dans les années à venir ? Car évidemment, cette nouvelle mesure pourra apparaître comme une aubaine pour tous ceux, en Europe ou d'ailleurs, qui cherchent un toit et des conditions de vie décentes. Car, ne rêvons pas, même si le taux de chômage diminue, aucune solution miracle ne pointe à l'horizon, la paupérisation de l'Occident est en marche, la décroissance aussi.
Que nous donnions à la France un gouvernement de droite ou de gauche, avons-nous les moyens de notre générosité ? Jusqu'où, jusqu'à quand pourrons-nous accueillir toute la misère du monde ? La conséquence pour ceux qui travaillent, pour les actifs comme pour les retraités, sera, se traduit déjà par un nivellement de leurs revenus, un pouvoir d'achat constamment en baisse. Dans quelques années un actif devra, à lui tout seul, faire vivre combien de personnes ?
Le droit opposable au logement, encore une mesure, qui mal interprétée, mal appliquée, fera un peu plus le lit du Front national et de sa préférence… Mitterrand doit se frotter les mains ! Chaque voix qui va au FN, prive la droite d'un électeur et fait essentiellement le jeu des candidats du PS et, aujourd'hui, de Ségolène Royal. Chacun est libre de le faire après tout, d'autant qu'élection après élection, la France de gauche se retrouve face à la France de droite, à 50/50, quelques dixièmes de plus ou de moins faisant la différence et donnant plus ou moins alternativement le manche du balai à l'un ou à l'autre.
Reste un scénario que nous avons déjà évoqué en octobre dernier lire l'article. Celui d'un second tour des présidentielles où l'on retrouverait Le Pen face, non pas à un candidat de la droite, mais face à la candidate de la gauche…Tout est toujours possible dans un pays qui a la droite la plus bête au monde !
- mention : www.pariscotedazur.fr - janvier 2007 – - info@pariscotedazur.fr -