C’est de bonne guerre, guerre de territoire. Puisque vous venez chasser sur mes terres, j’irai chasser sur les vôtres… par candidats interposés. C’est un peu la réponse du berger à la bergère, de Bernard Brochand à Michéle Tabarot, tous les deux député-maire de leur commune, membres éminents de l’UMP, se recommandant des plus hautes instances nationales et départementales…

C’est un peu pressé par l’urgence des échéances que Laurent Toulet amène, au Cannet, la contradiction dans le camp de la majorité présidentielle. Il n’en porte pas les couleurs mais, à lire son curriculum vitae, il est difficile d’imaginer qu’il n’en soit pas.

Laurent Toulet, après avoir obtenu un doctorat en droit public, fut le directeur de cabinet et l’assistant parlementaire de _Pierre Bachelet, député-maire du Cannet jusqu’en 1995. Membre du RPR, il fut chargé de mission pour Charles Ginesy, président du Conseil général des Alpes Maritimes, travailla pour la Générale des eaux… avant d’occuper les fonctions de directeur de l’OPAM de Nice.

Depuis quelques semaines, il s’est vu confié la direction du Groupement d’Intérêt Public « Cannes Bel Age ». Alors en mission ? Bernard Brochand qui, depuis longtemps s’en doutait, n’avait guère apprécié la candidature de Philippe Tabarot, ni l’alliance des trois conseillers généraux cannois contre lui. Sa réaction est donc compréhensible. On le dit prêt à envoyer ses plus proches lieutenants David Lisnard et Christophe Santelly-Estrani affronter les conseillers généraux sortants. Il n’a pas découragé la candidature de l’UMP Bernard David à Mandelieu contre celle d’Henry Leroy et… au Cannet, il envoie un nouveau sous-marinier Laurent Toulet.

Même si ce dernier déclare le contraire, on peut néanmoins supposer que l’ancien secrétaire de circonscription du RPR a des comptes à régler avec l’équipe Tabarot qui avait bouté dehors son patron de l’époque, Pierre Bachelet – le maire qui a le plus urbanisé sa commune pour en faire la plus dense du département… Bernard Brochand lui offre une occasion de régler quelques vieilles ardoises.

S’il est fort peu probable, en si peu de temps, de renverser la vapeur et d’être plus qu’une gêne pour le maire sortant, cette candidature confirme la volonté du maire de Cannes de se défendre tous azimuts et la meilleure défense, on le sait… c’est l’attaque.

- mention : www.pariscotedazur.fr – décembre 2007 -
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