Besson, Allègre, DSK, Sinclair : même dilemme,
faire gagner le PS mais pas Ségolène…
Cela ressemble à une mission impossible. Comment tirer à hue et à dia en même temps ? Soucieux de préserver des valeurs de gauche - si cela a toujours un sens au parti socialiste - et fidèle à un système de pensée, Ségolène n'est pourtant pas leur tasse de thé. Mais les militants ont choisi, ce n'est ni DSK, ni Fabius, ni Jospin, ni Jack, c'est Ségolène. Le vin est tiré, il faut maintenant le boire, jusqu'à la lie. La lie, Eric Besson l'a bu, elle a un goût amer. Pour répondre au "qui connaît M. Besson ?", il vient de renvoyer à l'expéditrice le compliment : qui connaît Mme Royal ? Eric Besson est écœuré et le fait savoir. Il se dit piégé. Il ne s'attendait pas à devoir bosser pour cette candidate là et lui apporter sur un plateau les arguments sur l'économie dont elle aurait besoin. Passons sur les détails, il a pété les plombs.
Autre dissident, Claude Allègre. Même abandonné par son camarade d'enfance, il reste proche de Jospin. Au premier tour, c'est sûr, il ne donnera pas sa voix à Royal. Quant à DSK, c'est beaucoup plus subtil. Il affiche, devant les cameras, son soutien à Ségolène. Si l'on en croit Rudy Salles, député UDF des Alpes Maritimes, dans des propos rapportés par Nice-Matin, c'est une toute autre histoire qui, en d'autres temps, aurait été tue :
« J'étais au dîner du CRIF avec François Bayrou quand nous croisons DSK et son épouse, Anne Sinclair. Dominique Strauss-Khan salue François Bayrou et lui dit "tu sais quand je pense que tu vas m'obliger à voter pour toi dès le premier tour"… Et Anne Sinclair ajoute : "Et tu sais qu'on draine beaucoup de monde"…
De l'humour ? Qui ne fait sûrement pas rire l'équipe de campagne de la candidate. DSK et sa femme sont-ils en train de rejoindre le club de ceux qui sont en train de se dire : on n'a pas vraiment le choix, pour faire opposition à Sarko et Sègo, il ne reste que Bayrou ?
Du côté UMP, faut-il se gausser de la déclaration de Jacques Chirac qui, avec, une absence flagrante de "naturel" et de sincérité, se trouve dans la quasi-obligation d'adouber son meilleur ennemi… du bout des lèvres ?
Tous ces hommes et femmes politiques ont tellement en commun. Ils se connaissent tous, se croisent et se recroisent sur les bancs de l'Assemblée nationale – lorsqu'ils y sont… dans les circonscriptions, les mairies, à Bruxelles ou ailleurs. Tantôt ils sont dans la majorité, tantôt dans l'opposition… mais toujours leurs noms réapparaît. Bayrou est de ceux-là, lave-t-il plus blanc pour autant ?
Plusieurs d'entres eux, et non des moindres, en arrivent à nous faire douter du bulletin de vote qu'ils glisseront le jour J dans l'urne… à titre personnel.
- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2007 - - info@pariscotedazur.fr -