Bayrou : il a déjà gagné.

Quoiqu'il arrive, il jouera un rôle lors des prochaines échéances électorales.

Comme il y a un effet papillon, il y a maintenant un effet Bayrou. Personne ne lui donnait une chance de jouer les trouble-fête il y a seulement deux mois. Il y avait Sarkozy et Ségolène. Le Pen paraissait être le seul capable de brouiller les cartes, d'être ce 3 ème homme susceptible de créer la surprise.

Et puis, les sondages ont fait leur travail. De 6 %, les intentions de vote pour le candidat centriste sont passées à 8 puis à10 %. Et François qui n'y croyait pas… aux sondages, a commencé à leur reconnaître des vertus. A 19 %, il exulte. Tout est désormais possible. Il sait que s'il se retrouve au deuxième tour face à Sarkozy, la gauche, pour faire obstacle à l'homme qu'elle déteste le plus… votera pour lui.

François Bayrou le sait aussi, président des Français ou pas, il jouera dans la cour des grands. Il faudra désormais faire avec lui. Son parti va sortir du purgatoire imposé par l'UMP. L'UDF, hier exsangue, va renaître de ses cendres. On peut prévoir que, pour les prochaines législatives qui suivront de quelques mois les présidentielles, les personnalités qui chercheront une investiture centriste se presseront au portillon… Le transfert des élus et des candidats UDF vers l'UMP va s'infléchir pour s'inverser si le score du candidat Bayrou aux présidentielles est conséquent…

Les machines de guerre que sont le PS et l'UMP tournent à plein régime. En toute objectivité, les chances pour François d'être président restent malgré tout assez faibles…même si François gagne des parts de marché et qu'il est aujourd'hui, l'invité qui vole aux autres la vedette…

Mais que se passerait-il si les Français lui confiaient les destinés du pays pour les cinq prochaines années ? Combien arriverait-il à placer de députés portant ses couleurs dans l'hémicycle ? Avec qui composerait-il alors un gouvernement stable et crédible ? Le PS, nonobstant l'appel de François en direction de Dominique Strauss-Kahn comme un Premier ministre potentiel, le classe à droite. C'est donc avec la droite… la droite UMP que réside sa seule alternative… Elle ne sera pas d'humeur à faire des cadeaux à celui qui aura anéanti les chances de son cher Nicolas…

Ni le PS ni les Français ne semblent prêts à enfourcher le concept politique "ni droite ni gauche". Le Vert Antoine Waechter, fut un des premiers à s'y être essayé, sans succès. Un électeur qui se positionne lui-même comme étant de gauche ne votera pas pour un candidat de droite et vice-versa… nous en sommes toujours là en France.

Le risque Bayrou existe bel et bien. Celui de la constitution d'une nouvelle république qui serait la 5ème du nom. Elle aurait toutes les chances de ressembler à un avatar de la 4ème. Regardons du côté italien des Alpes. Nos voisins ont toutes les difficultés du monde à constituer une majorité gouvernementale. Ce ne sont que marchandages, qu'échanges de portefeuilles, que faux départs…

Autre risque, pour Bayrou cette fois, que le soufflé se dégonfle… au dernier moment, le moment crucial où chaque électeur glisse son bulletin dans l'urne…

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2007 -
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