Cannes : funiculaire et observatoire
à l'inventaire des objets perdus.
- toujours sur sa crémaillère, le dernier wagon attend…
Le petit funiculaire et l'Observatoire de Super-Cannes ne sont pas les seuls à figurer sur la liste, longue, des constructions diverses qui manquent à l'inventaire de patrimoine local. Combien d'hôtels, de domaines privés ont été transformés, morcelés, détruits, oubliés ? A ce triste palmarès, la Palme d'or revient sans aucun doute au feu Casino municipal d'hiver, à son théâtre et sa salle des Ambassadeurs.
Nous attribuerons volontiers le Grand prix du jury au petit funiculaire qui, partant au bas de la Californie, rejoignait à travers les pins parasols et les mimosas, le sommet de Super-Cannes. Construit en 1925 par La Société Immobilière de Paris et du Littoral, l'équilibre financier fut toujours un souci. Son exploitation fut abandonnée après maintes tentatives infructueuses jusque vers la fin des années 50.
Triste spectacle, les débris des wagons qui se croisaient autrefois sur la crémaillère de 850 mètres de long, les gares taguées, les petits ponts détériorés qui ponctuaient le parcours et laissaient apercevoir les jardins magnifiques des luxueuses villas… Aucune municipalité n'a malheureusement cru au potentiel de ce funiculaire qui aurait pu être un atout supplémentaire dans une politique touristique cohérente. La remise en service du funiculaire fut néanmoins évoquée à plusieurs reprises, notamment sous la municipalité Delauney. Paul Pacini, inventeur des discothèques et des "Whisky à gogo", eut, lui aussi, l'intention, à titre privé, de racheter le petit train.
- voyage sans retour vers les étoiles…
A l'arrivée du funiculaire, domine encore, de toute sa stature, l'Observatoire de Cannes. Il fut conçu non pas pour abriter des astrophysiciens mais essentiellement pour les touristes qui, entre les deux guerres, venaient plutôt en hiver se réchauffer au soleil du midi et qui, dès les années 50, déferlèrent sur nos côtes, en été…
A cet Observatoire, nous décernerons le Prix du meilleur scénario… catastrophe. D'abord construite en bois, la tour d'observation sera bétonnée par l'architecte cannois Georges Sauvan, en 1953. La vue y est superbe et, les lendemains de Mistral, on peut apercevoir les plus hauts sommets de la Corse. Une attraction qui en faisait une étape obligatoire pour le touriste lambda et qui séduisait aussi les autochtones.
Grandeur et décadence, le site, aujourd'hui propriété du Cheikh Zayzed d'Abu Dhabi, président des Emirats arabes, est laissée à l'abandon le plus total. Gaspillage, vous avez dit gaspillage ?
- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2007 - - info@pariscotedazur.fr -