Présidentielles : et le grand gagnant est…
François Bayrou.
Bien sur, il ne participera pas… officiellement, à la finale mais de belles perspectives s'ouvrent devant lui. Sa marionnette aux "Guignols" n'en revient pas, ni ses petits camarades de l'UMP qui le boudaient et n'auraient pas misé deux euros sur un destin national, ni ceux qui l'avaient abandonné lors de son passage au purgatoire, isolé qu'il était sur les bancs de l'hémicycle. Il y a fort à parier qu'ils vont maintenant se précipiter pour lui faire la cour et affirmer un attachement indéfectible… Il y a des places à prendre, des circonscriptions, des mairies, et mêmes des maroquins.
Il ne sera pas présent pour la finale mais c'est lui qui va faire le deuxième tour. Fera-t-il le choix de composer avec Sarkozy ou avec Royal ? Ce qui est sûr, c'est que, quelle que soit sa décision, il sera de la partie. Il semble malgré tout difficile d'imaginer qu'après ses diverses prises de position, il rejoigne Nicolas ; ses électeurs n'y comprendraient plus rien. Osera-t-il un rapprochement avec Mme Royal ? Rocard et Kouchner risquent d'avoir raison, il représente bien pour le PS et la gauche l'espoir de récupérer un centre qui pencherait de leur côté, suffisamment en tout cas pour faire vivre demain une majorité parlementaire. Il est certain que des socialistes bon teint, ont, dans le secret de l'isoloir, voté pour lui.
Que peuvent lui proposer Sarko et Ségo ? Une place de Premier Ministre ? La barre est tout de même un peu haute ! Un grand ministère et plusieurs portefeuilles pour l'UDF ? Possible ! A moins que les finalistes ne lui proposent rien et laissent les électeurs se déterminer… C'est peu probable. On s'est trop habitué dans nos Républiques aux marchandages et aux tractations savantes. Je te donne ça, mais en échange, tu te couches et le moment venu, tu me renvoies l'ascenseur…
A voir l'avidité des candidats, à étudier leur physionomie et leurs gestes, il est facile de comprendre combien ils sont déterminés. Cela fait parfois froid dans le dos. On les sent prêts à tout pour gagner. Comme dans une scène de western, ils sont face à face. Qui des deux dégainera le plus vite, qui obtiendra de Bayrou le petit coup de pouce dont ils ont besoin ? Ses 18 et quelques pour cent valent de l'or et peuvent faire basculer vers le néant ou le zénith l'un ou l'autre des candidats.
Ce premier tour des présidentielles n'aurait-il pas après tout accouché d'une souris ? Car le débat se résume, une fois encore, à un choix qui serait : êtes-vous de droite ou êtes-vous de gauche ? On en est toujours là au fond. Projet de société contre projet de société mais surtout conservatisme de droite contre conservatisme de gauche. Seul Bayrou prétend déranger cet ordre. Utopique ? Il faudrait pour le savoir que les Français lui donnent un jour une majorité. L'UMP et le PS laisseront-ils le poisson François devenir grand ? Il faudrait pour cela qu'un papillon, dans le centre du Texas… batte des ailes…
- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2007 - - info@pariscotedazur.fr -