Casinos : Partouche lâche Barrière
et prend son bénéfice.
Le Groupe Partouche a cédé, le 27 avril dernier, toutes ses actions de la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes pour un montant total de 36 millions d'euros. L'acquéreur est un fond d'investissement américain : Amber Master Fund dont le siège se trouve aux îles Caymans… il possède, entre autre, 20,21 % du capital de la Générale de Santé, 10 % de LVL médical, 5,17 % d'Aureus. Récemment, le fond a diminué ses parts dans la société de Canal + , la réduisant à 9,22 %…
La Société Fermière du Casino Municipal de Cannes est la holding qui échappe encore au mariage du Groupe Barrière et de Accor Casinos. Elle exploite le Casino Barrière de Cannes Croisette, l’Hôtel Majestic Barrière, le Gray d’Albion et le nouveau Casino des Princes. Avant d’obtenir le renouvellement de son cahier des charges, il y a moins de dix ans, le Casino Croisette avait fait l’objet de quelques convoitises avec pour point d’orgue une pseudo OPA inamicale du Groupe Partouche qui avait racheté le bloc d’actions de 30 % appartenant à la Compagnie Générale des eaux. Cette surprenante invitation d’un groupe concurrent à la table du leader cannois n’avait pas laissé le groupe Barrière inactif. La municipalité cannoise, fait rarissime, signait un nouveau cahier des charges de dix huit ans, en saluant ainsi la gestion de l’équipe en place, et concomitamment, le groupe Barrière décidait d’une augmentation de capital. Partouche ne suivait pas et se retrouvait dilué à moins de 16% sans le moindre poste d’administrateur.
Partouche récupère aujourd’hui sa mise en réalisant une plus value convenable puisque sa participation figurait au bilan pour un montant de 25,2 millions.
Le groupe Partouche a désormais les mains libres à Cannes. Que fera-t-il ? Malgré une inauguration du Palm Beach casino qui ne manqua pas de panache, ce n'est pas vraiment le grand amour entre Patrick Partouche, son PDG et l'équipe municipale de Bernard Brochand. Sans doute, le fait que le 3ème casino ait été accordé à Barrière en est la cause principale. Les observateurs attentifs auront noté que le groupe Partouche avait contribué au financement d'un brûlot résolument anti-majorité municipale, Sud Magazine. Son directeur de publication, Daniel Gargani, a d'ailleurs récemment perdu en cassation contre David Lisnard adjoint chargé, entre autre, des casinos et qui avait porté plainte pour diffamation lire l'article.
Economie et politique sont intimement mêlées. Qui en doute est un naïf ! Est-ce par hasard si le nouveau président de la République retrouve ses proches, le soir même de l'élection dans les salons huppés du Fouquet's ?
Partouche ne nous dira pas le contraire et nous en fait l'aimable démonstration, en s'invitant le soir des résultats du premier tour des présidentielles à la télévision. Un beau coup de poker avec son "roi de cœur" qui, comme un diable sortant de sa boîte, prend la figure d'Eric Cantona. Coup d'envoi et coup de maître d'une campagne de publicité qui se déroulera jusqu'en juin. Champagne !