Les résultats des présidentielles : la supercherie.
Deux heures avant la proclamation officielles, tout le monde connaissait le nom du gagnant.
Alors que des millions de Français n'avaient pas encore pris le chemin des bureaux de vote, d'autres centaines de milliers connaissaient déjà le nom du gagnant. Pendant ce temps, les états majors politiques peaufinaient les discours et les déclarations qu'ils avaient mis toute la semaine à préparer, dans la poche de gauche ceux qui devraient justifier un échec, les autres dans la poche de droite pour se féliciter d'une réussite…
De leur côté les journalistes télévisés planchaient sur les questions qu'ils poseraient, à 20 heures et quelques secondes, à leurs invités. Quant aux internautes, dès 18 h 15, ils furent des millions à connaître les estimations, toutes d'une précision remarquable. La Belgique et la Suisse donnaient gagnant Nicolas avec 53,5 % des suffrages. Les résultats définitifs n'en sont pas éloignés.
On peut comprendre la frustration de certains électeurs, qui en se rendant aux urnes connaissaient déjà le plus que probable issue de la consultation. Patrick Poivre d'Arvor et Claire Chazal eurent bien de mal à tenir leur langue jusqu'à l'heure fatidique, ce qui ne les empêchât pas de lâcher quelques indications qu'il était facile d'interpréter. Les caméras qui passaient de l'un à l'autre des lieux de rendez-vous où les supporters s'étaient groupés, ne pouvaient guère dissimuler la teneur des informations qui passaient de portables à portable ; non plus le visage souriant affiché par les présumés gagnants et le visage grave des supposés perdants.
Dès 18 heures, les jeux étaient faits et Eric Cantona pouvait se préparer à sortir son Roi de cœur et faire la pub des Casinos Partouche sur TF1. Le message était facile à décoder : politiques et joueurs ont au moins un point commun, ils jouent leur destin à quitte ou double.
Savoir que les jeux étaient faits et connus deux heures ou presque avant la fermeture de tous les bureaux de vote, n'a pas changé les résultats. Mais persiste un léger malaise car, si jusqu'à présent le secret des résultats fut bien gardé - seuls les RG et quelques autorités de la République les connaissaient avant les autres – ce n'est plus le cas maintenant. Internet et les portables ont tué le suspens et beaucoup de la spontanéité des participants. Il suffirait pour les rétablir d'uniformiser les heures de fermeture. Trop facile ?
Est-ce vraiment important après tout ? Aujourd'hui la République a un nouveau Président. Il aura du pain sur la planche pour tenter de résoudre une partie au moins des inquiétudes et des problèmes de ceux qui l'ont élu comme des autres. La soirée n'était pas encore terminée qu'il devait réfléchir à ce qu'il faut faire et dire aux talibans qui détiennent encore un otage français…
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