Côte d’Azur : en janvier et février,
la Côte est d'or.
Les mois mimosas…
Les anglo-saxons qui ont découvert la Côte d'Azur nous ont laissé avec les mimosas, les eucalyptus, les araucarias « désespoir des singes » et autres espèces végétales venant de l’autre hémisphère… un bel héritage végétal. Le littoral méditerranéen s’en est trouvé embelli. En janvier et en février, de Toulon à Menton, nos collines se teintent de jaunes. Jaune paille, jaune citron, jaune d’or… les acacias mimosas fleurissent et tracent une route dans notre paysage. Les agronomes nous apprennent que c’est le froid de nos hivers tempérés qui leur donne cette exubérance bénie.
C’est vraiment le temps de se promener dans les jardins privés et publics, de se balader dans les collines de l’Estérel, des Maures… Les eucalyptus sont aussi en fleurs et leur parfum se mélange audacieusement avec celui des mimosas. Le tout sur fond de bleu profond que le Mistral donne à la mer…
Plusieurs villes se disputent le titre de capitale mondiale du mimosa. Mandelieu-La Napoule, dans les Alpes Maritimes, se l’est approprié. Bormes-les-Mimosas, dans le Var, pourrait tout aussi bien revendiquer cette appellation. Elle ouvrira d'ailleurs, samedi et dimanche, pour la 12ème fois sa Mimosalia à un public ravi. Peu importe, le visiteur n’a que l’embarras du choix et sur plus de 100 kilomètres de côtes, il peut profiter de la vue et des effluves.
Des villes du littoral ont depuis longtemps profité de cette exubérance florale pour organiser des manifestations dédiées au « mimosa », tandis que d’autres misaient sur les roses ou les citrons… Pénélope infatigable, la municipalité de Mandelieu-La Napoule organise sa dixième Fête du Mimosa, du 17 au 24 février.
On se plait à se rappeler de « la fête des mimosas », celle qui avait lieu à Cannes dans les années 50. On ne sait exactement quand et pourquoi elle s’est arrêtée. Les chars couverts de ce charmant acacia, défilaient en boucle de rue d’Antibes à la mairie, pour revenir par La Croisette. Il est vrai, qu’il existait à l’époque une forcerie de Mimosas sur la Croix des Gardes – en passe d’être réhabilité par la municipalité.
- La fête du mimosa se déroulait aussi dans les petites classes. La maîtresse d’école – au violon - faisait défiler dans la cour les élèves, sur leurs tricycles, vélos, landaus, brouettes… Cannes, école Maurice Alice, 1951 -
Les collines du Tanneron elles aussi se coloraient en jaune. Les agriculteurs locaux se lancèrent dans l’exploitation de cette manne venue de l’Australie et dont les ramilles étaient expédiées en Allemagne aussi bien qu’au Canada. De plus, les parfumeurs grassois étaient preneurs et s’en servaient pour confectionner des extraits et des essences.
À Pégomas et sur la commune de Tanneron, des descendants de ces pionniers cherchent à conserver les traditions et à pérenniser la culture du mimosa et de l’eucalyptus. Ils ont à faire à forte partie car les promoteurs immobiliers sont à l’affût du moindre changement de vocation des terrains et de la moindre parcelle à acheter… Longue vie à cette confrérie créé en 1998 dont le site mérite d’être visité et les actions de défense encouragées.