Aix en Provence : exit le « Relais Sainte Victoire »,
place à « La Ferme ».
- René Bergès et son gendre Ronan Duffait Photo Patrick Flet -
Niché dans un parc d’un hectare et demi qui fleure bon la Provence de Cézanne, au pied de la célèbre Montagne Sainte Victoire, cet établissement était considéré comme l’un des fleurons gastronomiques de la campagne aixoise, sur la petite commune - 140 habitants - de Beaurecueil. Cinquante ans de bonheur, 50 ans de gastronomie, de joie de vivre, de convivialité… un vrai petit paradis !
Le Relais Sainte Victoire, c’est aussi toute une saga familiale. Le grand-père Jugy avait créé un bistrot de village, qui s’est transformé avec la mère, Gabrielle Jugy, en une auberge réputée. Puis le gendre est arrivé, René Bergès, Maître Cuisinier de France, qui, avec Danièle, la fille Jugy, va secouer les murs de la vieille maison pour en faire un Relais étoilé Michelin qui devient en quelques années l’une des meilleures tables de la région.
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à la fin des années 90. La petite fille, Natacha Bergès, aide ses parents et convole en justes noces avec un jeune cuisinier surdoué, membre des Jeunes Restaurateurs d’Europe, qui marche exactement dans les pas de son beau-père, Ronan Duffait. Après concertation entre parents et enfants, une grande décision est prise au printemps 2004 : on rend l’étoile à Michelin, on préserve la vie de famille et surtout, on n’obéit qu’aux règles de la convivialité, de l’amitié et du plaisir de recevoir des clients qui deviennent, au fil des ans, le plus souvent des amis.
L’opportunité de vendre une partie du domaine se présente l’été dernier. C’est un Collège International (IBS) qui rachète la moitié de la propriété, avec les 11 chambres et la structure de restauration. La famille garde les 2 maisons d’habitation, le tennis, la piscine, le Spa ainsi que 4 chambres… et va rouvrir un restaurant, à 300 mètres de là, dans la ferme séculaire du Château de Beaurecueil, avec cuisine ouverte sur la salle à manger de 30 couverts, terrasse d’été qui double la capacité.
La carte, elle, ne change pas avec les « incontournables » de la cuisine Bergès-Duffait, tels que la fricassée de homard à la bolognaise d’agneau aux douces épices et coulis crémeux de carcasse, la poitrine de pigeon « La Monica » poêlée aux poivres du monde accompagnée d’une mousseline de champignons, de gratin et de jus de carcasse, ou encore les œufs pochés à la crème de truffe. Les patrons gardent la bonne habitude de s’approvisionner chez leur petit maraîcher « bio », à acheter des cochons noirs pour faire eux-mêmes coppas et figatelles. L’aventure continue.
On a envie tout de suite de prendre rendez-vous pour le début de l’été dans cette ferme revisitée. Une affaire à suivre !
Brigitte Brunot
- mention : www.pariscotedazur.fr – janvier 2008 - - contact, abonnement, désinscription -