Monaco : sur le thème Politique et Religion,
une intervention remarquée de Danièle Hervieu Léger, Présidente de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris.
- Danièle Hervieu Léger, entourée par Thierry de Montbrial et Enrico Braggiotti –
Dans le cadre de son cycle de conférences qui, cette année, a pour thème « Politique et Religion », Monaco Méditerranée Fondation, présidée par Enrico Braggiottti, avait invité une spécialiste reconnue de la question religieuse, Danièle Hervieu-Léger, Présidente de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris. Pionnière dans le domaine de la recherche universitaire, Madame Hervieu Léger a centré ses travaux sur l'étude de l'influence de la religion sur les comportements sociaux dans la culture moderne.
Elle est ainsi intervenue le 22 octobre dernier. Elle a expliqué comment les récents processus de modernisation, nés de la séparation entre le religieux et le politique, ont généré toute une série de phénomènes sociaux. Difficilement exportable, les modèles scientifiques connus pour expliquer, par exemple, les réactions "individualistes" qui conduiraient au phénomène de "la mobilité religieuse". Mobilité qui se manifeste dans la société par l'apparition de sectes ou de nouvelles religions. Ces dernières, en revendiquant leur autonomie, sont sources de rivalités, y compris au sein des instituions politiques.
Mme Hervieu-Léger n'a pas oublié de rappeler que la crise des vocations a alimenté une sorte de « religion populaire » entraînant des transformations sociétales de la culture contemporaine. Depuis longtemps la religion, a-t-elle conclue, n'est plus à la base du système social. En l’absence d'identité claire et définie, une nouvelle forme de croyance est née. Assemblage bricolé d'idéologies qui rendront toujours plus faible les institutions et moins contrôlable la collectivité religieuse.
Maria BOLOGNA