France : le gouvernement veut en savoir plus sur les associations
dont le poids économique et… politique est loin d’être négligeable.
L’Assemblée nationale a récemment publié le rapport de la mission d’information sur « la gouvernance et le financement des structures associatives » présenté le 1er octobre dernier par le député UMP des Yvelines, Pierre Morange.
Le rapport constate que les associations « se voient confier des pans entiers de certaines politiques publiques ». Elle propose de rénover, dans l’intérêt - dit-elle - des bénéficiaires de l’action associative, les relations entre pouvoirs publics et associations.
Il lui faudra pour cela dresser un audit de la situation avant, éventuellement de redistribuer les cartes car le monde associatif est fluctuant, capricieux, plein de chausse-trappes et d’attrape-nigauds. Il faut savoir qu’il suffit de trois personnes pour fonder une association : un président, un trésorier, un secrétaire… Si l’on ne postule pas pour des subventions publiques, personne ne demandera de comptes aux responsables. Des milliers d’associations perdurent ainsi sans que personne ne s’inquiète de leurs activités ou de leur absence d’activité…
Sans attendre les résultats d’une telle démarche, on peut affirmer néanmoins que les associations en France ont un poids économique et social important. Le rapport préconise une présence renforcée dans les organes de consultation tels que le Conseil national de la vie associative ou le Conseil économique et social.
Des associations partenaires qui devront montrer patte blanche si elles veulent se faire agréer et toucher des subsides publics. La piste du financement privé est privilégiée surtout par les temps qui courent…
Elle se prononce d’autre part en faveur de la redéfinition du système d’agrément et prône une meilleure organisation du financement public (gestion pluriannuelle) ainsi qu’une stimulation du financement privé. Concernant la Conférence nationale sur la vie associative, annoncée pour décembre 2008, le rapport propose que soient notamment abordées les questions relatives à l’évaluation des structures associatives et à l’articulation entre emploi, volontariat et bénévolat.
La place des associations en Europe ? Un sondage de l’institut CSA, réalisé à la demande de Chorum, du Crédit Coopératif et de Deloitte, révèle que les citoyens français, allemands et britanniques sont 80 % à leur accorder confiance, devant les services publics (63 %), les syndicats (43 %) et les partis politiques (23 %) de leur pays.
Si le poids du monde associatif dans les domaines du social et de l’économique a été évoqué ici, il y a un autre domaine où son rôle est indéniable, c’est celui du politique. Ayant mesuré son impact sur les deux premiers, comment pourrait-il en être autrement ? Combien de présidents de clubs se retrouvent propulsés sur des listes électorales où postulent eux-mêmes à des sièges ? Ne forment-ils pas avec les membres du corps enseignant et les avocats, l’essentiel des élus de la République…
- lire ici les détails du rapport.