Écologie : un marché de l’emploi plein d’avenir,

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surtout pour les pays riches…

Nicolas Sarkozy l’a bien compris : l’écologie pourrait se révéler un terrain propice à la création d’emplois. La solution idéale en somme, le principal frein au développement économique deviendrait son plus grand pourvoyeur de richesse… On croit rêver à l’annonce de cette réconciliation possible.

L’Organisation internationale du travail, le Programme des Nations unies pour l’environnement, la Confédération syndicale internationale et l’Organisation internationale des employeurs ont l’air d’y croire. Ils viennent de publier un rapport rendu public le 24 septembre dernier.

Selon cette étude, le marché mondial des produits et services liés à l’environnement devrait doubler d’ici à 2020, pour passer de 1 370 milliards de dollars par an actuellement à 2 740 milliards. La moitié de ce marché concerne l’efficacité énergétique, l’autre moitié les transports durables, l’approvisionnement en eau, l'assainissement et la gestion des déchets. Cette industrie verte pourrait créer au moins 20 millions d'emplois supplémentaires. Beaucoup, pas beaucoup ? Cette comptabilité ne met pas en parallèle les emplois perdus qui découleront des indispensables économies à faire, des coupures de budget, de l’augmentation des populations et de leur paupérisation…

Pas suffisant pourtant pour bouder ces emplois nouveaux qui seront générés par cette « écolo-économie » et se rassurer sur un avenir qui semble sombre à bien des égards. D’autant que cette manne ne sera pas répartie également. Les pays riches en seront les premiers bénéficiaires. Car qui peut se payer du solaire, rouler en voiture propre, isoler mieux son chez-soi, manger bio, trier ses volumineuses poubelles ? Sur 6 milliards et demi d’habitants que compte la planète, combien roulent en voiture, possèdent un réfrigérateur, ont un toit ou plus simplement accèdent à l’eau potable et si possible courante ? Il n'y a pas grand chose à trouver et recycler dans les poubelles de pauvres…

Autre remarque notée dans le rapport : un « emploi vert » n'est pas nécessairement synonyme de travail décent. Dans les pays en développement, l'agriculture et les activités de recyclage offrent souvent des emplois sanitairement dangereux, avec des salaires bas et des contrats- quand ils existent - précaires.

Apparemment, nous n’avons pas encore trouvé la pierre philosophale…