Cannes : les chiffres du tourisme font tourner les têtes,

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celles de Pierre Site, d’Henri Céran et maintenant celle de Michel Chevillon.

La présentation du rapport, lors du dernier Conseil municipal, de la délégation de service public sur le tourisme et les congrès, a échauffé les esprits. C’est d’abord Pierre Site pour le PS qui s’en prenait au rapporteur, David Lisnard. D’après ses calculs dont il a fourni tous les détails, les retombées économiques induites par le Palais des Festivals ne seraient pas de 830 millions d’€ mais plus vraisemblablement de l’ordre de 178 M€. Il enfonçait même un peu plus le clou en reprenant à son compte un rapport parlementaire précédent qui estimait à 58 M€ les retombées économiques ne concernant que la ville.

Henri Céran, au nom du groupe d’opposition dont le leader est le conseiller général de Cannes Centre, Philippe Tabarot, n’arrivait pas, lui, à comptabiliser plus de 34 manifestations exclusivement réservées aux professionnels, sur les 56 annoncées par la SEMEC.

Il s’appuyait aussi sur des chiffres officiels produits par l’enquête nationale, en provenance de la Direction Nationale du Tourisme et de l’INSEE pour constater que les taux d’occupation de 2000 et 2001 n’ont jamais plus été atteints. Plus significatif encore, l’hôtellerie cannoise, sur la période 2001-2007, enregistrait une perte de plus de 15%, soit 130 550 clients perdus pour la restauration et le commerce, soit un déficit de 292 000 nuitées.

Dernier à réagir, Michel Chevillon, actuel président du Syndicat des Hôteliers cannois. Dans un article dans Nice-Matin, il venait apporter de l'eau au moulin de David Lisnard. Il se félicitait de « la bonne santé économique » de la filière en s’appuyant sur des chiffres fournis cette fois par l’organisme indépendant Sirius-CCI. Ceux-là indiquent que l’année 2007 restera une année historique avec un taux d’occupation de 63,2 %. En quoi ce Sirius-CCI serait-il plus… indépendant que l’INSEE ? Nous ne saurions trancher. Seuls les hôteliers eux-mêmes, les cafetiers, les plagistes, les taxis, les commerçants… leurs comptables, leurs conseils d’administration et leurs actionnaires, connaissent les chiffres et la réalité de la situation. Sont-ils plus près des chiffres et des commentaires sur le sujet de Pierre Site et d’Henry Céran ou de ceux de Michel Chevillon ? Peuvent-ils les communiquer, en toute… indépendance ?

Autre élément propre à se forger sa propre opinion, les récentes informations collectées et publiées par l’Observatoire du tourisme de la Côte d’Azur, lire ici. On y apprend entre autre que nos visiteurs ont encore réduit leurs dépenses et que, « compte tenu du climat économique peu favorable, il apparaît improbable qu'une reprise de la dépense moyenne intervienne à court et moyen terme. L'offre commerciale doit donc prendre en compte cette nouvelle réalité du marché ».

Comme aime à écrire Christian Olivier sur son blog, « que la parole circule ». Que les chiffres circulent aussi !