Japon : le financement futur des dépenses de santé,
la quadrature du cercle.
Le système de santé japonais apparaissait jusqu’à ces dernières années singulièrement performant au regard de ceux de la plupart des pays de l’OCDE, surtout si l’on tient compte que c’est là-bas que l’espérance de vie est l’une des plus élevées du monde : 86 ans pour les femmes, 79 ans pour les hommes. Un système de santé qui concerne l’ensemble des citoyens et représente environ 8 % du PIB, 80 % des dépenses étant prises en charge par l’Etat.
Mais les perspectives d’avenir ne sont pas réjouissantes. Une étude récente du Mac Kinsey Global Institute
montre que la part des dépenses de santé pourraient doubler d’ici 30 ans. La médecine ne cesse de progresser, de se complexifier, de se sophistiquer. Cela a un coût qui suit la même pente ascendante, le désir commun de vivre de plus en plus longtemps, dans les meilleures conditions et en bénéficant des meilleurs soins possibles…
Il n’est donc pas étonnant que la participation demandée à chacun augmente aussi. Malgré cela, la prise en charge par l’Etat est considérable et entraîne tout un train de mesures destinées à optimiser les moyens. Ainsi le regroupement des centres médicaux est une des pistes suivies comme cette autre qui consiste à restructurer le système de remboursement pour réduire les dépenses jugées inutiles.
Le déficit de la Sécurité sociale japonaise ne semble pas être aussi abyssal que le notre mais l’évolution de nos économies, de notre exigence en matière de protection et de soins est comparable. Idem pour notre espérance de vie qui se situe autour de 82 ans pour les femmes et de 74 ans pour les hommes. Nous consacrons environ 11 % de notre PIB à la santé, ce qui place la France au troisième rang des pays de l'OCDE.
Il sera intéressant et utile de surveiller et de confronter les mesures et les choix politiques que chacun fait en ce domaine ainsi que les résultats obtenus. L’exemple canadien et québécois - exemple du pire - ainsi que celui de nos voisins d’Outre-Manche sont à prendre en considération. Ce sont des instruments susceptibles de corriger et d’amender nos propres choix.