Festival de Cannes : J moins 2.
Les froufrous de la fête ne datent pas d’hier…
Le léger bruit que produit le froissement des étoffes
et des feuilles… de magazines people semble indissociable de la manifestation cannoise. Preuve en est ce souper de Gala donné en l’honneur des lauréats du VIIème Festival International du Film et des délégations étrangères.
Ce fut dans la salle des Ambassadeurs, du très regretté Casino municipal de Cannes que se déroulèrent les agapes, ce 10 avril 1954. Commencées par un Consommé en tasse, elles se poursuivirent avec un saumon froid, sauce Gribiche, un agneau de Provence et ses pommes nouvelles. Pour dessert un sorbet aux framboises, des friandises aussi pour accompagner le café, le tout arrosé uniquement de campagne, « Moët et Chamdon »… brut impérial.
Mais les discours de convenance prononcés, du style « tout le monde il est beau… demain on fera encore mieux », place au défilée de Couture Parisienne
. Une sélection de robes du soir en dentelles, tulles et broderies, guipures et passementeries… et ce, avec le concours des plus grandes signatures de l’époque :
Balmain, Dior, Givenchy, Fath, Griffe, Heim, Desses, Patou, Lanvin, Rauch, Rouff, Ricci, Paquin. Certaines griffes se sont éteintes, d’autres perdurent, donnant la réplique à de nouveaux venus, comme Cardin, Versace, Gauthier ou Galliano. Ils sont plus ou moins tous présents sur La Croisette, en concordance avec les bijoux signés Chopard et les pots à crème de Loreal.
On laissa ensuite les danseurs du théâtre Royal du Danemark et ceux de l’Opéra de Paris, conclure par un « Pas de trois », sur une musique de Tchaïkovski…
Parla-t-on cette nuit là de cinéma ? Sans doute, nous n’y étions pas et Fernand, un peu pompette, ne pipa mot. Les starlettes se rapprochèrent insensiblement des producteurs, reconnaissables à l’odeur de leurs monstrueux cigares, chacun cherchant, s’il ne l’avait trouvé, sa chacune.
Alain Dartigues
- mention : www.pariscotedazur.fr – mai 2008 - - écrire au magazine, s'abonner, se désabonner -