Fréjus : l’atelier de lithographie de Mario Ferreri
est un des quatre derniers en France.
-Mario Ferreri et Valadié -
En France, il ne reste plus que quatre ateliers de lithographie. Mario Ferrerri est l’un de ces mousquetaires, digne représentant d’une race en voie d’extinction. Il a pris ses quartiers d’artisan d’art à Fréjus, au cœur du centre historique. Depuis sept ans, il applique les méthodes apprises au cours de ses longues années d’apprentissage.
Picasso, Matisse, Cocteau, Carzou… après Lautrec et Daumier… ont pris le temps et l’énergie nécessaire pour maîtriser ce médium, séduisant autant qu’exigeant, la pierre. Il ne s’agit pas ici de la sculpter mais « d’écrire » dessus, de dessiner et de l’imprégner de segments de couleur (une pierre par couleur), une technique inventée et codifiée par Aloys Senefelder, il y a plus de 200 ans.
Les résultats furent au rendez-vous de la patience. Leur art c’est ainsi diversifié, aéré et leurs œuvres reproduites en petites quantités, en gardant toutes leurs qualités, ont contribué à une « démocratisation » de l’art contemporain et moderne…
Le lithographe est l’interface entre le créateur, son œuvre et la pierre. Par ses conseils, il participe pleinement au processus artistique. Il collabore aux processus de décision et permet au candidat de s’adapter à ce médium qui a ses contraintes et ses règles strictes, sans parler de l’importance du choix du papier… Pas question ici de faire des brouillons, de reprendre le trait. Tout s’inscrit et sera reproduit. L’erreur, elle, sera sanctionner par une pierre dont il faudra enlever le grain pour la rendre à nouveau apte à enfanter.
Ce jour-là, le peintre et sculpteur Valadié - un habitué de l’atelier - était venu travailler sur les dernières planches devant servir à illustrer les poèmes de sa fille, réunis dans un livre, au nombre d’exemplaires limités.
Gérard Charlier de Vrainville était aussi présent, chargé, en tant qu’huissier de justice, de dresser un constat assurant que l’empreinte, une fois utilisée, allait être définitivement effacée et que le tirage des épreuves corresponde bien au nombre indiqué. Car certains vendeurs, avec ou sans l’accord des artistes, ont pris la liberté de tricher sur le nombre d’épreuves. Or, on le sait, leur rareté contribue grandement à déterminer leur cote. Ces pratiques ont regrettablement contribué au déclin de la lithographie.
- pierres de mémoires sur tranches…
- Pour comprendre un peu mieux ce qu’est la lithographie, nous vous conseillons le site Internet de Mario Ferreri ou mieux de visiter son « Grainoir » à Fréjus cliquez ici. On y apprend aussi que Mario a commencé à transmettre aux nouvelles générations son savoir, afin que cet art…isanat perdure et permette aux amateurs et aux artistes de disposer d’un moyen de reproduction de grande qualité. À ce jour, aucun moyen de reproduction n’a encore détrôné la lithographie. Aucune autre technique ne valorise autant le travail en commun de l’artisan et du maître…