Passer après De Funès est une lourde tâche ! Eric Métayer s’est essayé à l’exercice dans « Les aventures de Rabbi Jacob », adaptation en comédie musicale modernisée du film de Gérard Oury avec une Victor Pivert vibrant sur le son de MC Solaar…. pas très suivi par le public.

Oscar n’a lui plus rien à prouver ! Après son succès parisien, la pièce mise en scène par Philippe Hersen arrive le 9 janvier au Palais des Festivals de Cannes. Mais malgré sa diffusion en « Prime Time » sur France 2 avec un Bernard Tapie médiatisé mais trop excité, c’est Bernard Farcy qui reprend le rôle titre en province. Oscar, le PDG autoritaire incarné par celui qui fut le commissaire excentrique de Taxi peut surprendre mais, après tout, même Sylvester Stalone l’a fait !

- Bernard Farcy, acteur… policé, ici dans Taxi -

Cependant, l’acteur à la nomination aux Emmy Awards pour son interprétation de De Gaulle prend la relève, avec brio, de De Funès et, on l’oublie trop souvent, de Pierre Mondy. Il garde des comédies marseillaises de Taxi, la folie et l’excès en paroles et en actions. L’entreprise ne se fait pas en solitaire et l’acteur, littéralement habité par son rôle, fait face à une distribution tout aussi talentueuse. Il jongle habilement avec des quiproquos en cascade. La maison bourgeoise a été remplacée par un appartement moderne et sobre, Georges Clooney et la politique actuelle viennent ponctuer le discours mais la comédie aux airs de vaudeville fait toujours mouche avec les ressors traditionnels du genre.

Le public cannois est conquis comme il l’a rarement été auparavant ; un rire fédérateur qui ne dure, peut être, que le temps d’un spectacle mais qui aura éloigné les soucis et les affrontements de la préoccupante réalité !

Une piqûre de rappel le 15 janvier à Lyon, le 20 février à Tours.