Côte d’Azur : la natation sportive en route vers l’Amérique,
la voie royale…
La natation de compétition comme la plupart des sports, est progressivement passée d’un amateurisme pur et dur, à une version qui se rapproche de plus en plus d’une activité professionnelle à part entière. Bien des raisons à cette évolution. Le temps indispensable passé dans l’eau et maintenant aussi hors de l’eau pour se hisser à un haut niveau, le suivi médical… tout à un coût élevé auquel s’ajoute celui de déplacements lointains lors des compétitions. Pour faire court, la natation, sport exigeant ne suscite pas le même engouement que le football bien que depuis une dizaine d’année, grâce à une bonne couverture télévisée, ait gagné des parts d’audience… Les sponsors ne se pressent pas au portillon et les communes préfèrent attribuer leurs aides à des sports plus médiatiques. On l’aura compris, pour briller, il faut des budgets de plus en plus étoffés.
Sur la Côte d’Azur, le club antibois domine avec son ensemble nautique : un bassin de 50 mètres, un de 25 couvert et une fosse à plongeons. Nice mise sur la réhabilitation de sa piscine olympique. Cannes a une place particulière. Le club cannois fit longtemps jeu égal avec Antibes et Nice, grâce à la généreuse sponsorisation du Groupe Lucien Barrière, entraîné dans l’aventure par un de ses dirigeants, Patrick Chos, ancien nageur. Les temps ont changé, dirigeants et entraîneurs se serrent les coudes pour que le club cannois continue à figurer parmi les meilleurs.
Ainsi cette initiative d’amener trois espoirs, William DEBOURGES, Maxime PIVOT et David SOUTOUL, en stage aux États-Unis, à Fort Lauderdale, un centre d’entraînement très recherché qui possède des installations de premier plan. Ils seront accompagnés de 3 nageurs de Fréjus, Raoul SHAW, Anne DIMITROFF et Clément VIALETTE, ainsi que de la sélectionnée olympique Joanne ANDRACA de Hyères. Cette décision permettra de réaliser quelques économies d’échelle, resserrera les liens entre les deux clubs, leurs entraîneurs et les nageurs. Une saine émulation qui devrait déboucher sur de bons résultats aux prochaines échéances : les championnats de France N1 à Montpellier, les Championnats de France des jeunes et les sélections internationales.
Sylvain CROS ne pourra pas participer à ce stage en raison des Championnats de France masters à Dunkerque qui auront lieu du 26 février au 1 mars. Il est engagé sur 5 épreuves et vise 5 titres avec des records de France à la clef, voire plus…
Autre sujet, celui-là plus difficile à aborder, c’est cette autre particularité cannoise, la présence d’un second club de compétition dans la ville du cinéma. Depuis plus d’un an, l’Association sportive de Cannes, affiliée à la Fédération nationale, a obtenu de la mairie l’autorisation de partager les lignes d’entraînement du CNC. Il en résulte un climat un peu tendu au bord des bassins, d’autant que plusieurs nageurs et nageuses sont des anciens du Cercle. Sans préjuger de la valeur des arguments avancés pour justifier ce second club, en toute objectivité on peut s’interroger. Deux clubs pour une ville qui n’est pas universitaire, qui ne dispose pas de moyens illimités et toujours pas de bassin de 50 mètres, est-ce bien raisonnable ? Cela ne risque-t-il de se révéler contre-productif ? Cela ne risque-t-il pas d’inciter des nageurs de valeur à chercher le Graal sous d’autres cieux ?
En attendant de trouver une réponse acceptable et dépourvue de ressentiment, Toto demande à son père : - Papa, c’est encore loin l’Amérique ? -Tais-toi et nage…