Europe : des femmes contre le nucléaire.
Elles dénoncent les risques pour la santé…
L’annonce en janvier dernier, de la construction d’un second EPR à Penly, en Seine-Maritime, a plongé les membres du WECF dans la désolation et l’incompréhension. Women in Europe for a Common Future s’inquiète sur l’impact négatif des activités nucléaires sur la santé, en particulier sur celles des enfants. L’association se base sur une étude allemande qui a mis en évidence une augmentation des cas de leucémies chez les enfants de moins de 5 ans vivant à moins de 5km de la centrale nucléaire de Krümmel, située au Sud de Hambourg.
Elle dénonce aussi les risques liés aux traitements des déchets nucléaires, sur notre incapacité actuelle à trouver des solutions satisfaisantes, des solutions qui ne prennent pas en otage les générations futures. Les exemples sont là, nombreux, de sites pollués par les usines arrivées en fin de vie et sur des déchets conservés dans des conditions n’offrant que peu de garanties pour le futur.
L’été dernier, la série d’incidents qui a touché le site de Tricastin, n’a rien de rassurant. Elle s’ajoute à d’autres incidents, régulièrement recensés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire.
Par ailleurs, ces femmes contestent les arguments avancés qui justifieraient le choix de la filière nucléaire pour lutter efficacement contre les changements climatiques et résoudre l’approvisionnement en énergie. Elles pointent du doigt le fait que l’uranium utilisé pour nourrir les centrales n’est pas une ressource inépuisable. On évalue ses réserves à 70 ans. Nos gouvernants estiment sans doute que c’est toujours 70 ans de gagné !
D’autre part, le coût de l’opération est exorbitant et la difficulté d’en mesurer toutes les conséquences financières dans les années à venir, est grande. On peut aussi se poser la question : il y a-t-il vraiment une volonté… politique de comptabiliser ces coûts… à venir ?
WECF conteste aussi l’importance de l’argument « création d’emplois ». D’après elle, ce projet créerait beaucoup moins d’emplois que le secteur énergies renouvelables. Cette piste ne ferait pas courir les mêmes risques aux populations… sur le long terme mais aussi sur le court terme. Sans vouloir faire du catastrophisme bon marché, les centrales nucléaires sont des cibles potentielles et relativement faciles pour les terroristes. Malheureusement, elles ne sont pas à l’abri d’incidents graves. On pense à Tchernobyl, évidemment ; il existe de part le monde bien des usines dont on peut s’interroger sur leur fiabilité, certaines ne sont d’ailleurs pas loin, à vol d’oiseau, de nos villes et de nos campagnes. Il est à craindre qu’en cas d’accident, les retombées atomiques ne s’arrêtent pas toujours à nos postes frontières…