Internet : les chiffres fous, fous, fous de la crise,
plus à boire qu’à manger !
Internet véhicule le pire et le meilleur mais, en cela, il n’est pas… pire que les autres médias. Libre à nous de tout gober et d’en rajouter une couche, ne serait-ce qu’en diffusant à nos relations des messages d’intox ou de désinformation… que nous avons nous-mêmes reçus.
L’un de ceux-ci, s’en prend aux chiffres de la crise. Sujet d’actualité qui nourrit bien des fantasmes. Ainsi ce téléspectateur de la chaîne américaine CNN aurait calculé que le plan de relance des banques coûtant 700 milliards de $, et la population mondiale étant de 6,7 milliards cela représenterait une somme de 104 millions de $ par habitant. À l’aune de ce type de calcul qui prend cette fois en compte l’effort du gouvernement français, il obtient : 26 milliards d’€ pour 60 millions d’habitants, ce qui, selon lui, fait 433 millions par personne. Toutes ces sommes mises bout à bout représentent un joli pactole qui devrait permettre d’envisager l’avenir sous les meilleurs hospices.
Face à des sommes pareilles, on s’indigne puis on se prend à rêver et, comme notre internaute, on imagine pouvoir éradiquer à bon compte la pauvreté dans le monde et supprimer tous nos ennuis. Hélas, une fois l’émotion de la première lecture passée, l’un de nous prend sa calculette et aligne les zéros. Et là tout s’écroule : ce ne sont pas des millions que chacun recevrait mais quelques centaines d’euros ou de dollars. Le soufflé retombe… Que fait-on avec 100 $ ou avec 433 € ? Cela ne nous permettra pas de rembourser notre hypothèque et encore moins de devenir millionnaire comme notre internaute le promettait.
Une autre faille dans le raisonnement de cet apprenti comptable est apparue très vite à des esprits sensés. Notre correspondant aux Nations Unies, à Genève, nous rappelle que tout notre système est basé sur l’offre et la demande. Nos ressources sont limitées et leur valeur est fixée par le marché. Si d’aventure on distribuait des millions à tous les habitants de la planète la foire d’empoigne reprendrait de plus belle. L’argent n’aurait plus de valeur et il faudrait ajouter beaucoup de zéros pour se procurer les mêmes biens qu’actuellement… De plus, tout cet argent dont on nous parle est virtuel. Nul ne l’a vu ni ne verra jamais. Ce ne sont que des chiffres annoncés par nos dirigeants qui, pour tenir quelques unes de leurs promesses, devront emprunter des sommes colossales à des prêteurs qui s’enrichiront grâce à la crise … Au final, c’est toujours le plus riche qui a le dernier mot !
Ces chiffres… faux sont arrivés à créer le trouble dans nos esprits. Ils n’avaient peut-être pour but que de faire monter la température et descendre le public dans la rue… Le problème de fond reste néanmoins posé. Quelles sont les causes de cette catastrophe ? Notre « cupidity », du genre dénoncée par Barak Obama ? Notre incapacité à nous projeter dans le futur, du style « je le sais mais je n’y crois pas » ? En attendant, certaines décisions ont été prises et il va falloir en assumer les conséquences. Les Zéros ont aligné des zéros sur des lignes budgétaires et plombés les finances pour trois générations au moins car il va falloir rembourser tout cet argent… virtuel ; un comble !
- il y a quelques années, un autre calcul avait été fait. Il concernait les richesses du Vatican. Un petit malin avait supposé qu’en vendant tous les biens et les ors de la papauté, on réduirait à néant la misère du monde. Mais, une fois les richesses estimées à quelques milliards de lires, ce fut pour s’apercevoir, que chaque pauvre n’aurait reçu pour solde de tout compte qu’une maigre poignée… de lires.