Zimbabwe : les « sales blancs » de Mugabe arrivent les poches pleines d’euros

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Catégorie Pieds dans le plat

mais leur fierté bien rangée au fond du placard…

De plus en plus infréquentable, de plus en plus arrogant, le tout puissant chef africain, dont les mains sont… rougies de sang, a harangué les jeunes de son parti, venus, sur son ordre, dénoncer les sanctions occidentales envers le Zimbabwe. Ces sanctions qui incluent un présumé gel de l'aide européenne et l'interdiction de pénétrer sur le sol européen du président Robert Mugabe, son épouse Grace et leurs proches, ont commencé il y a 7 ans.

Depuis des lustres, ce chef d’État élu démocratiquement… selon les critères locaux, est, avec une grande constance, critiqué pour des violations des droits de l'homme. Ce qui n’empêche pas ses voisins, membres de la Communauté de développement d'Afrique australe, d’appuyer dans sa demande de levée des sanctions. Robert Mugabe ne fait pourtant pas grand chose pour se mettre les européens dans la poche, les traitant à l’occasion de « sales blancs ». Une affirmation que qualifieraient de raciste les organisations chargées de dénoncer chez nous les dérapages verbaux et comportementaux… Mais nous sommes des gens polis et civilisés, traiter un noir de raciste, ce serait bien sûr le monde à l’envers. Cette amabilité fut prononcée la veille de la venue dans la capitale du Zimbabwe, d’une délégation européenne chargée d’annoncer l’éventuelle normalisation des relations et des… aides.

Les représentants européens ne sont pas pourtant venus les mains vides. Avec une enveloppe, pour l’année 2009, de l’ordre de 90 millions € en aide… humanitaire, Robert Mugabe et sa clique pourront s’en mettre plein les poches. Une aide qui n’a jamais vraiment cessé aux dires de Karel de Gucht, le commissaire européen : « Entre 2002 et 2009, ce sont quelque 600 millions € qui ont été versés au titre de l'aide humanitaire et nous allons maintenant nous concentrer vers une aide plus structurelle, ce que nous appelons l'aide de transition pour l'éducation », a-t-il ajouté. Compte-t-il convaincre les contribuables européens qui participent financièrement à cette opération ?

Des Européens qui, même les mains pleines d’euros à distribuer, n’ont pas la cote. Ainsi, le ministre de la justice de Robert Mugabe, Patrick Chinamasa, n’a pas tardé, à l’issu de la dernière visite de de Gucht, d’accuser l'Union européenne de vouloir saper l'unité du gouvernement d'union. Il reproche à la délégation d’avoir osé s’entretenir avec des membres de l’opposition gouvernementale et de s’ingérer dans les affaires internes de son pays en critiquant le gouverneur de la Banque centrale, Gideon Gono ainsi que le procureur, Johannes Tomana. Dans le même temps, il enfonce le clou : « Nous ne voulons pas continuer à être perçus comme un pays qui fait pitié. Nous leur demandons également que l'aide soit consacrée au développement et non plus à des fins humanitaires. »

  • La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance, l’ECRI, publiait hier trois rapports sur le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et l’intolérance à propos de la République tchèque, la Grèce et la Suisse. Eva Smith Asmussen, sa présidente déclarait que chacun des trois concernés avait fait des progrès mais qu’il restait encore du chemin à faire. Pas un mot pour défendre les « sales » européens « blancs » interpellés par Mugabe…