Menton : cent ans de commerce et d’artisanat en exposition...
Une valorisation de savoirs faire et d’un patrimoine historique à protéger.
Le Service du Patrimoine de la Ville et grâce au travail de Josiane Tricotti, va bientôt inaugurer une exposition sur les commerces, artisans et manufactures implantés à Menton, de 1860 jusqu’en 1960. De nombreux objets et devantures, factures… évoqueront le commerce mentonnais tandis que des panneaux de présentation didactique s’efforceront de décrire l’ambiance de la ville à ces époques.
« Au Bonheur des rues » se propose ainsi de faire revivre le commerce dans la première partie du XXème siècle et de rendre hommage à tous ceux qui ont fait battre le cœur économique de la ville. Une rue commerçante avec ses articles, ses affiches, ses « réclames » a été, pour l’occasion, entièrement recréée dans le Palais de l’Europe. Chaque vitrine rappellera, pour les plus anciens, un passé pas si éloigné et pour les plus jeunes, il portera à réflexion. Ainsi vivaient nos parents et nos grands-parents… Voilà donc quel était leur entourage lorsqu’ils allaient en ville faire les courses chez le petit commerçant, le détaillant. Un monde sans télévision ou ordinateur, sans néon, sans autoroute ni supermarché ou destockeurs. Combien de métiers qui ont depuis cette période disparu ? Matelassiers qui cardaient la laine des matelas en bas des immeubles, rémouleurs qui promenaient leur meule, estrassiers qui récupéraient les chiffons, vitriers qui promenaient leur étal sur le dos, étameurs de casseroles, rempailleurs… Tout ce petit monde s’annonçait bruyamment, entrant parfois en concurrence avec les « chanteurs des rue ». Qui se rappelle encore de la marchande de limaçons, sa grosse marmite sous le bras et ses cornets de papier qui, pour attirer les clients, chantait : « A l’aigo sau lei limaçoun, ne'n a dei gros e dei pichoun ! » (à la saumure les limaçons, il y en a des gros et des petits) ? Qui d’ailleurs ramasse encore ces tout petits escargots, un régal pour les connaisseurs lorsqu’ils sont cuits dans l’eau salée et le fenouil ?
Cette initiative qui rend hommage à ces petits métiers, mérite de donner l’envie à d’autres communes de faire de même. Elles ont quasiment toutes un service du patrimoine et des associations de quartiers qui ont les moyens de mener ce genre de démarche. Un devoir de mémoire envers nos aînés, et un devoir aussi envers nos descendants qu’il faut aider à ce qu’ils n’oublient pas d’où ils viennent et comment on vivait en ces temps-là !
- « Au Bonheur des rues », du 6 novembre au 17 janvier 2011- Galerie du Palais de l’Europe - Avenue Boyer – Menton - de 10h à 12h et de 14h à 18h, fermeture tous les mardis et jours fériés - tél. 04-92-10-97-10 - Entrée libre -