L’immigration en France : le meilleur ou le pire,
le meilleur et le pire…
Imaginez - nous invitait l'autre jour le site Internet du Point (lire ici) - une France sans immigrés ! Et de tenter de démontrer et de nous convaincre que sans eux, la France serait paralysée : plus de chantiers, plus de restaurants, plus d’universités ; les commerçants devraient fermer boutiques car il n’y aurait plus assez de clients…
Cette analyse de la situation ainsi proposée par la journaliste est toute aussi juste ou… injuste que celle qui consisterait à ne voir que le côté sombre de l’immigration. Par exemple celui qui consisterait à affirmer qu’une France sans immigrés, ce serait des prisons avec 75% de pensionnaires en moins, un trou de la Sécurité sociale en bonne voie de colmatage, des pourcentages de chômeurs en baisse, des chiffres de la délinquance en diminution, des quartiers entiers, à Paris et sa banlieue, à Marseille, à Toulouse, à Strasbourg à Vallauris, à Nice… qui redeviendraient fréquentables par la police et les pompiers et où des conducteurs de voitures et de motos sans permis ne circuleraient plus dans des engins, volés avant d’être brûlés.
On voit bien là le danger de simplifier, de généraliser. De là naît l’outrance. D’ailleurs, de quels immigrés parlons-nous ? De ceux qui sont venus de Pologne extraire le charbon de nos mines et nous apprendre à jouer au football, de ceux qui sont venus d’Espagne, du Portugal, d’Italie, du Maghreb, de l’Afrique, tous avec l’espoir d’une vie meilleure, l’espoir de trouver du travail, n’importe quel travail ?
Il y eut l’âge d’or de la civilisation industrielle. Il y eut les trente glorieuses. On produisait. On ne connaissait pas encore tous les… bienfaits de la mondialisation et son avatar, la délocalisation. Bien sûr, la vie était difficile et personne ne voudrait connaître les conditions de travail de la classe ouvrière de cette époque. Mais, une chose est certaine : il y avait du travail. Y en a-t-il assez aujourd’hui pour tous ceux qui vivent en France et en Europe, qu’ils y soient installés depuis 10 ans ou 1000 ans, qu’ils soient blancs ou pas, croyants ou incroyants ? Apparemment pas, sinon le pourcentage des chômeurs n'atteindrait pas si souvent les deux chiffres. Quant aux perspectives d’avenir, elles seraient plus réjouissantes. On produit chez nous de moins en moins. On achète, on vend, on… spécule, c’est tout ce qui nous reste pour nourrir les actifs et leurs familles, les chômeurs et ceux qui dépendent totalement des aides sociales.
Les pays d’immigration sont des pays qui ont ou plutôt avaient besoin de main d’œuvre, qualifiée ou pas. Les États-Unis d’Amérique, le Canada, l’Australie furent et dans une faible mesure sont encore, des pays d’immigration. La France a-t-elle encore vocation d’accueillir des immigrés alors qu’elle n’a pas de travail à leur offrir ? La question mérite d’être posée mais une réponse négative n’est pas, à l’aune de notre tradition d’accueil, politiquement correcte… La droite judéo-chrétienne traditionnelle a toujours peur d’en faire trop et d’être taxée de xénophobie ou de racisme. Elle n’a droit à aucun écart de langage, aucune plaisanterie, aucun dérapage. La gauche guette et, à sa façon, fait du dossier Immigration-Sécurité un fond de commerce qui commence à porter ses fruits. En donnant de plus en plus de gages aux immigrants récents (au risque d'enterrer la laïcité), elle s’assure de votes précieux qui lui permettront de prendre de nouvelles parts du marché… électoral.
À propos de ces « Sans Papiers » qui cherchent chez nous une vie meilleure, si une pierre doit être lancer, ce n’est pas dans leur direction mais vers ces patrons qui les exploitent. Le plus souvent, ce n’est pas par humanité qu’ils les embauchent mais par « cupidité » comme le disait Barak Obama dans son discours d’investiture. Il reste qu’il est bien étrange qu’on doive faire appel à eux pour faire tourner nos entreprises et nos commerces alors que nous atteignons un taux record de chômage. Bien étrange en effet !
Alain Dartigues
- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2010 - magazine fondé il y a cinquante ans… - écrire au journal, se désabonner -