Le hijab au volant : la conductrice est verbalisée.

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Elle refuse de payer l’amende. On découvre qu’elle cachait sous son voile, un mari polygame.

- le port du hijab au Yemen (comme en France) © Steve Evans -

On connaît les faits. Anne, une Française de 30 ans, se fait dresser un procès verbal par un policier zélé. Il estime, interprétant un point du Code de la route, que, conduisant avec un hijab, elle représentait un risque pour elle et pour les autres. Refusant de payer l’amende de 22 €, elle alerte les médias, laissant entendre que cette mesure est discriminatoire, sous entendant son caractère raciste. Qu’à cela ne tienne, elle a attiré l’attention des pouvoirs publics qui découvrent qu’elle vit avec un monsieur qui la partage avec trois autres femmes avec lesquelles il n’aurait pas moins d’une douzaine d’enfants. Cela ressemble à s’y méprendre à de la polygamie. Le dit monsieur, né à Alger a acquis la nationalité française en 1999, par mariage. De plus, il appartiendrait, selon les dires (rapportés par le Parisien) des enquêteurs, à une mouvance islamiste radicale…

Il est rare qu’une telle information sorte sur la place publique. En effet, les nombreuses missives qui atterrissent sur le web et qui énoncent des faits similaires sont sujettes à caution. Elles s’efforcent par exemple de démontrer que les montants des aides reçues chaque mois par les chefs de famille dans des situations semblables, sont faramineux. Des exemples et des chiffres pas toujours faciles à vérifier pour le quidam. Cette anecdote qui aurait pu n'être qu'une simple anecdote, interpelle. N'est-elle qu'un cas isolé, ou est-elle révélatrice d'un état d'esprit plus répandu que veut bien le dire ? De telles situations sont-elles connues des autorités françaises qui auraient alors fait preuve de laxisme, tant au plan du contexte familial que social ?

Mais déjà se font entendre des voix bien-pensantes, les défenseurs des droits des femmes… en burqas et des hommes… aux mœurs polygames, ceux-là mêmes qui attachent plus d’importance au respect des droits des délinquants qu’à ceux de leurs victimes. D’ailleurs, interrogent-ils, le mari est-il vraiment un polygame ? En France, aux yeux de la loi, vivre avec plusieurs femmes n’est pas systématiquement condamnable si l’on n’est marié qu’avec l’une d’elles. Vite, profitons de ce vide juridique pour l’absoudre de tout péché et surtout risquer de le priver des allocations nécessaires à son train de vie !

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a demandé qu’on envisage de déchoir le mari de la nationalité française. Le peut-on vraiment ? Si c’est le cas, sera-t-il pour autant expulsé vers son pays d’origine, l’Algérie ? Cela est très peu probable. Quid de ces femmes qui vivent avec lui ? Seront-elles logées avec leurs enfants, nés dans l'hexagone, dans des appartements séparés, aux frais de la collectivité et des contribuables ? Me Stephane Maugendre, un spécialiste es droit des étrangers, nous donne ici un élément de réponse : « Si un homme veut vivre avec plusieurs femmes, ou vice versa, sans être marié civilement, cela relève de leur vie privée. Ils ne peuvent pas pour autant être inquiétés par la justice. » CQFD.

Quant à l’idée partagée par de nombreuses religions qu’il faut croître et se multiplier sans fin, est-elle encore valide dans un monde perpétuellement en guerre et dont les ressources non renouvelables diminuent sans cesse ? Et ce fantasme récurrent de nos politiques, si fiers de notre taux de natalité, le meilleur d’Europe, et qui affirment que cette croissance résoudra les crises économiques ainsi que le problème des retraites : il nous conduit droit dans le mur !

Alain Dartigues