Alpes-Maritimes : un nouveau policier pour le département ,
avec un G20 en ligne de mire.
D’après une info relayée par un journaliste de « Nice Rendez-Vous », la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), va changer de tête. C’est un fonctionnaire précédemment en poste dans le département de l’Hérault, à Montpellier, Patrick Chaudet, qui va hériter de ce poste. Il avait depuis 2007, la charge de diriger un corps de plus de mille personnes. On apprend qu’il aura sur son livre de bord, l’année prochaine, l’organisation de la sécurité d’un G20. C’est donc Nice et les contribuables du département qui vont payer les frais de cette réunion.
La facture sera-t-elle aussi salée - la Méditerranée est, il est vrai, très proche – que celle de l’actuel G8 et G20 qui se déroulent actuellement à Toronto. Les Canadiens ont du mal à se remettre des chiffres obtenus concernant le coût de l’opération. Il s’agit en effet de 1,2 milliard de dollars soit environ 960 millions €. Une somme rondelette pour assurer la sécurité des chefs d’États, de leurs traducteurs et de leur cour… Cette nouvelle est d’autant plus mal vécue par la population que le Canada est lui aussi touché par la crise, avec un déficit budgétaire équivalent à 3,5% du PIB. Les commerçants, marchands de hot-dog en tête, se plaignent des effets pervers de l'évènement. Nombreux ont dû descendre leurs rideaux pour… 19 jours. Les universités ont, elles aussi, dû stopper leurs activités.
Les médias canadiens ont fini par découvrir et pointer du doigt des dépenses jugées somptuaires et disproportionnées. Ainsi, ce lac artificiel aux pays des mille lacs - sans doute en manquait-il un – à 1,6 millions € ; ou les 5 500 chambres louées pour la Gendarmerie royale…
Ce n’est pas chez nous que cela arriverait. Nicolas Sarkozy l’a bien compris qui a annulé la garden-party du 14 juillet, maigre tentative pour atténuer les effets dévastateurs de la série de scandales mis à jour par un Canard… déchaîné. Dans les Alpes-Maritimes, le président du Conseil général, Éric Ciotti a emboîté le pas au préfet Francis Lamy qui n’avait pas hésité à sucrer les festivités habituelles réunissant sous les ors de la République, au Palais Lascaris de Nice, toutes les autorités administratives, politiques et personnas gratas.
On peut rester malgré tout inquiet et un brin sceptique sur la durée et la portée de ces mesures de rigueur et de bon sens. Les habitudes héritées de nos seigneurs et rois, ont la vie dure (seul Louis XVI et Marie-Antoinette finirent par en perdre la tête). Une sorte de réflexe, en hommage peut-être à notre histoire de France, que nos dignes représentants mettent un point d’honneur à célébrer, au point qu’on peut se demander ce qui a vraiment changé depuis la Révolution. Le peuple paie toujours leurs frasques et le train de vie princiers de ses ministres. Que dire des habitations luxueuses des uns, des passe-droits des autres, des cigares ostentatoires d’un petit troisième, des échanges de services entre amis, sans parler de ces rejetons à qui l’on ouvre tout grand les portes du placard et de la Défense, pour qu’ils se servent…