LA PRESSE ET LES MEDIAS : quand ils n’arrangent pas, ils dérangent...

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Le twitteur de « Nice Rendez-Vous » visite pour nous les questions au gouvernement.

Pas toujours évident de dépouiller les questions au gouvernement. Un exercice plutôt rébarbatif mais souvent riche en découvertes. Le journaliste de plus en plus twitteur de Nice Rendez-Vous, y trouve souvent de véritables perles. Parmi les plus récentes, celle qui fait référence à Lionnel Luca. Lors de son intervention à l’Assemblée nationale, le député des Alpes-Maritimes, connu pour son franc parlé, s’est étonné de voir dans le quotidien régional Nice-Matin deux pages de publicité en couleur (c’est plus cher !) mettant en évidence les réalisations de la région PACA et son président dont il ne citera jamais le nom … Il est vrai que Michel Vauzelle est dans l’autre camp.

Que Lionnel Luca s’étonne que tant d’argent soit dépensé dans les budgets communication de nos institutions et qu’il rappelle à cette occasion que c’est l’argent de nos impôts, on ne peut bien sûr qu’applaudir. Comme lui probablement, nous avons un certain doute quant à l’utilité de ce type de communication. Répétitive, elle tend à faire passer le lecteur pour un idiot. Le plus souvent d'ailleurs, elle ressemble à une opération d’auto promotion qu’à une information digne d’intérêt et surtout profitable au lecteur. Qui n’a pas zappé assez systématiquement ce genre de pub lorsqu’il la rencontre en feuilletant son journal préféré me jette la première pierre !

Mais, constatant que le pétulant député qui n’en manque pas une pour attirer l'attention de ses petits copains de l’UMP, ne darde ses flèches qu’en direction de l’opposition régionale, nous sommes bien forcés de nous demander s’il n’a pas été ce jour-là, … momentanément frappé d’amnésie. Car, concernant cette dérive qu’il dénonce, elle n’est pas l’apanage de la gauche lorsqu’elle se trouve aux commandes d’une institution. Loin s'en faut. Le Conseil général des Alpes-Maritimes, la ville de Nice, la communauté urbaine Nice Côte d’Azur, la ville de Cannes et bien d’autres encore de la même tendance, n’y vont pas de main morte. Il ne se passe guère de semaine sans qu’au moins l’une de ces entités se paye une page de pub, voire deux, voire un cahier de quatre pages… en couleur, c’est plus cher ! Bien entendu, rien n’est innocent en politique, cette publicité présumée informative a ses retours sur investissement… On les connaît bien. Elle garantit une couverture médiatique qui n’est pas toujours en rapport avec l’importance de l’événement couvert et qui donne un réel avantage sur ses concurrents à celui qui en bénéficie. Quelle rédaction n’a pas eu son petit coup de téléphone pour rappeler en des termes plus ou moins fleuris, ses… devoirs. Inutile de faire un dessin : pas de renvoi d’ascenseur, pas de renouvellement du contrat de pub, pas de rallonge ! Il est remarquable que le député ait exprimé sa consternation de cet état de fait dans le cadre de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (sans qu’on sache vraiment comment relier les deux)…

Ce petit jeu, tout le monde y joue et tout le monde se fait piéger, surtout en ces temps de crise du papier. On connaît les difficultés du groupe Nice-Matin et on a pris acte de l’engagement public du président du Conseil général, Éric Ciotti, et du maire-député de Nice, Christian Estrosi, a vouloir soutenir le quotidien historique en injectant de la publicité… institutionnelle. Si c’est à ce prix, alors pourquoi pas, car on ne peut se passer de la presse en démocratie mais, alors s.v.p., pas de cris de vierge effarouchée !