Bettancourt : des enveloppes aux politiques
pour financer les partis et les candidats...
Qui a fait un peu de politique, qui s’est présenté au moins une fois à des élections, qui en tant que chef d’entreprise sollicité (ou pas) à mettre la main à la poche, n’a pas sa petite idée sur la question du financement occulte (ou pas), des partis politiques et de leurs candidats ? Parmi ceux-là, qui croient aux proclamations d’innocence des uns et des autres ? Car les probabilités sont grandes que la fumée ne soit pas sans feu.
Malgré des textes de lois plus restrictifs, un encadrement plus sérieux et les contrôles des comptes de campagne mis en place depuis une vingtaine d’années, les habitudes bonnes (ou pas) perdurent. C’est que les campagnes politiques coûtent cher, très cher et les sommes maximales autorisées ne permettent apparemment pas de couvrir tous les frais. Alors, on prend ses aises avec les textes de lois, d’autant que l’expérience tendrait à prouver que celui qui met le plus de sous sur la table, a les meilleures chances de ramasser la mise. Et quelle mise, maire, député, CR, CG, et le top : secrétaire d’État ou ministre… On bosse beaucoup, c’est vrai ; on avale des couleuvres encore vrai mais on parade, on est important, on fait quelques placements et on s’assure une bonne retraite. De plus, si l’on a été un bon petit soldat, on pantouflera dans une ambassade quelconque, à moins qu’on soit mandaté pour une mission spéciale ou un rapport de… complaisance ou bien qu’on nous trouve une place dans le Conseil d’administration d’une grande entreprise ou du sacro-saint Conseil économique, social et, grâce au Grenelle… environnemental.
Mais, à moins d’être pris la main dans le sac, tous ces acteurs coutumiers du fait (ou non), se trouvent dans l’obligation de nier, de mentir, voire de se parjurer. Terrible, ils n’y avaient pas pensé avant et puis, tout le monde (ou pas) le fait… n’est-ce pas. Quant au public, qui croit (ou pas) à la naïveté de ses élus, ils ne manquent pas de se poser la question qui tue. Toutes ces enveloppes remplies de billets destinées à financer les partis politiques ne contribueraient-elles pas aussi à l’enrichissement personnel de certains, tentés par exemple de compléter leurs collections de montres ou de se constituer une réserve de Havanes ?