Madagascar : ses forêts sont toujours en péril
avec la complicité des pays censés ne pas acheter le bois qu’on y coupe...
Le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco vient d’inscrire les forêts humides de l’Atsinanana à Madagascar, sur la liste du patrimoine mondial en péril. Les autorités locales sont ou complices ou incapables de contrôler les coupes de bois illégales et le braconnage qui menace l’existence même de nombreuses espèces animales endémiques, en particulier certains types de lémuriens et de primates.
Étant séparées des autres masses terrestres depuis plus de 60 millions d’années, la faune et la flore de Madagascar ont évolué séparément. Les forêts humides de l’Atsinanana, qui sont englobées dans six parcs nationaux sur la façade orientale de l’île, sont très importantes pour le maintien des processus écologiques nécessaires à la survie d’une biodiversité unique reflétant l’histoire géologique de Madagascar.
- Maki de Mayotte, photo Jérôme G -
Le Comité qui se tient actuellement à Brasília au Brésil, souligne que malgré un décret interdisant l'exploitation et l'exportation de bois de rose et d'ébène, Madagascar continue d’octroyer des permis d’exportation de bois en toute illégalité. Il note aussi que des pays ayant ratifié la Convention du patrimoine mondial sont néanmoins des destinations notoires de ce bois.
Le Comité prie instamment l'État partie de prendre immédiatement toutes les mesures d'urgence nécessaires afin de faire appliquer le décret et de mettre un terme aux coupes illégales. Il appelle aussi l’État partie à organiser un sommet réunissant les pays concernés afin d’agir pour que le bois illégal de Madagascar demeure interdit et qu’il ne puisse pas avoir accès à leurs marchés nationaux.
Peut-on se montrer optimiste ? Encore une fois, l’intérêt à court terme impose sa loi dans un pays classé parmi les plus pauvres au monde. L’intérêt supérieur de la planète concerne peu ceux qui sont dans l’ignorance des enjeux et qui ne pensent qu’à assurer leur survie et à obtenir un peu de confort et de sécurité. Quant aux décideurs, chefs d’entreprise et politiques, les uns sont pris dans la logique de l’accumulation des biens et les autres du… pouvoir. Autre problématique qui ne trouve pas de réponse satisfaisante : la demande créait-elle le besoin ou bien est-ce le contraire ?
A.D.
- il nous semble intéressant de livrer à nos lecteurs la rapide réaction de l'un d'eux :
A mon avis, la réponse va dans les deux sens. La demande crée le besoin aussi bien que le besoin (inutile, cela va de soit) crée la redemande. En définitive, tout repose sur l’éducation du cœur et l’ouverture d’esprit. Sinon il faudra autant de planètes habitables que de besoins créés par l’ignorance. Peut-être existe-t-il des mondes parallèles dans un même monde ; mais ce même monde peut-il exister pour toutes les demandes et tous les besoins. Entre les moines cisterciens de Tibhirine, les sages Indous, Bouddhistes, les chamanes, etc. et la grande majorité des humains besogneux dans leurs besoins matériels, il y a toute une gamme d’êtres humains qui s’échelonnent selon la satisfaction qu’ils trouvent dans les plaisirs simples ou les plaisirs extrêmes, qu’ils soient matériels ou spirituels ou tout simplement naturels.
Le but ultime de l’argent, des finances et autres possessions ne se trouve-t-il pas en définitive dans les plaisirs que nous procurent les choses et les êtres (de la drogue dure à l’extase du samadhi, en passant par les menus plaisirs de la vie, le besoin de domination en particulier qui crée l’envie et la jalousie, le machisme ou le féminisme, le désir de surpasser les autres, etc., etc.) ?
Je pense aussi que le sens de la responsabilité dans tout ça n’est qu’un leurre : si chacun est responsable à sa mesure, les responsables au niveau politique, frileux pour la plupart ou dominateurs, ne peuvent qu’agir dans l’urgence, dans le bon sens ou pas… Agir selon sa conscience OK – mais au fait, qu'est-ce que la conscience ? A mon avis un état d’être (et non une entité ou un concept), c’est-à-dire l’état de se rendre compte, voir, non seulement ce qui se passe autour de soi (d’où l’importance de l’éducation de la prise de conscience) mais aussi et surtout de ce qui se passe en soi, en commençant par ce qui se voit (comportements, gestes, activités…) et en poursuivant par plus difficile, c’est-à-dire être conscient de ses propres états d’âme, émotions perturbantes, désirs et besoins, et enfin de ce fameux intellect, avec ses idées trop souvent toute faites, ses pensées qui tournent en rond, la routine quoi ! '' Ceci demande une grande vigilance qui finit par occuper tous les instants, sans pour autant nous rendre égocentrique, car il ne s’agit en rien d’un contrôle qui risque de censurer le bonhomme (ou la bonne femme, ne soyons pas machistes), mais simplement, comme le disent certains chamanes, de voir sans juger. Et, paraît-il, la transformation se fait toute seule en nous même, par le simple fait de voir autour de nous et en nous. Au fond, ce que nous jugeons ou critiquons chez les autres n’est-il pas simplement ce que nous jugeons ou critiquons dans notre for intérieur ?''
J’arrête ici la philosophie, car tout ceci n’est que mots, mots, mots, et sans la pratique, c’est du vent…
G.B.