Les Roms : La Bulgarie et la Roumanie refilent le mistrigri
aux pays de l'Ouest, plus... riches.
Les gens du voyage manquent d'aires dans les Alpes-Maritimes, titrait 20 minutes. Les représentants bulgares et roumains des Roms (qui ne sont pas forcément considérés par les gens du voyage comme étant des leurs), ne manquent assurément pas d’air. Ils protestaient l’autre jour auprès de Nicolas Sarkozy contre les mesures discriminatoires prises à l’égard des leurs, par le gouvernement de François Fillon. « Les gens que vous mettez dehors n'ont pas commis de crimes. Si c'était le cas, ils seraient arrêtés et inculpés, lui écrivaient-ils. Ces gens sont chassés de leur pays par la pauvreté. » Une déclaration en forme d’aveu car que font donc les gouvernements de Bucarest et de Sofia de leurs ressortissants Roms ? Qu’ont-ils donc fait avec les aides de la Commission européenne qui devaient servir à régler le problème de l’intégration chez eux de ces populations ; le problème d’une communauté qui ne s’est pas assimilée à la population majoritaire qui considère ses membres comme des sous-citoyens objets du mépris généralisé de la population et de ses gouvernants, faits qui avaient été dûment constatés par les observateurs de la Commission ?
Ce n’est pas le cas en Slovaquie, nous apprend le journaliste Luc Rosenzweig qui s’y est rendu : « La Slovaquie, contrairement à la Roumanie et la Bulgarie n’exporte pas ses Roms. Ces derniers, qui constituent environ 10% de la population, estiment que les conditions de vie qui leur sont assurées par l’État-providence slovaque – équivalent du RMI local et gratuité de soins de qualité – les dispensent d’aller faire la manche à Paris ou à Rome. À ce prix, on peut supporter l’opprobre des Slovaques, et les murs que ces derniers érigent dans les villages pour isoler les quartiers où ils résident.» Lire ici son article documenté.
Voilà qui éclaire un peu mieux la situation et implicitement permet de déduire que les Roms de Bulgarie et de Roumanie, ne bénéficiant pas des avantages cités plus haut, viennent les chercher en Europe, une Europe devenue beaucoup plus perméable depuis l’entrée de leur pays d’accueil. Le journaliste, se référant à son ami, professeur de sociologie avant de devenir en 2010 première-ministre slovaque, Iveta Radicova, laisse supposer que les autorités des dits-pays, auraient favorisé le départ de leurs ressortissants Roms, les poussant « discrètement à déguerpir », refilant en somme le mistigri aux pays riches. « Et voilà comment on aboutit à une politique contraire aux droits de l’homme en se réclamant des droits de l’homme ! », ajoutait la première-ministre.
À la question mais que faut-il donc faire, Iveta Radicova répondait au journaliste qu’il fallait « s’efforcer d’augmenter par tous les moyens l’employabilité de ces populations en luttant sans concessions contre tout ce qui, dans la tradition rom, y fait obstacle : sortie prématurée des enfants du système scolaire, mariages précoces, transmission de valeurs incompatibles avec les lois du pays. » Est-ce à l’Europe, est-ce à la France de le faire ? Cela au détriment de quoi, de qui, des retraités qui auront cotisé pendant 40 ans et qui devront bientôt travailler jusqu’au 67 ? La solution la plus logique et la plus économique serait, et de loin, celle d’exiger de la Bulgarie et de la Roumaine (rappelons encore une fois que ces pays ont reçu des subsides pour cela) que tout soit mis en œuvre pour régler chez eux ce problème qui est avant tout leur problème. La Commission européenne devrait avoir le pouvoir et le devoir de le faire. Gageons qu’elle ne le fera pas, préférant rejeter l’opprobre sur la France accusée de ne pas être, encore une fois, assez généreuse !
Finement, Gérard Charlier de Vrainville plaidait pour ces Roms, des chrétiens, des catholiques qu’on devait aider au nom d’une culture religieuse commune lire ici son article. Il laissait ainsi penser que cela pouvait être un moyen de ne pas se laisser distancer par l'Islam qui, tous les jours, gagne partout dans le monde, dans notre société, dans nos cantines et nos restaurants, des parts de marché, nous offrant des perspectives, des exigences aux conséquences inconnues. Le dictionnaire nous offre, ironiquement, comme synonyme au terme inconnu… celui de voilé.