Du Nouveau au Centre ? Hervé Morin, ministre de la Défense
faisait le tour des popotes... politiques du Var.
Pas question d’évoquer d’éventuelles dissensions entre le président du Nouveau Centre, Hervé Morin et Nicolas Sarkozy sur la politique sécuritaire du gouvernement. Le ministre de la Défense n’était pas là pour évoquer ce sujet délicat mais pour rencontrer des chefs de petites entreprises de l’Ouest du département du Var. Il était là pour parler avec eux de choses concrètes, de leurs soucis, des pistes qu’il envisage pour les aider et pour aider la France. Car c’est bien d’ambition présidentielles dont, en filigrane, il fut aussi question.
Le ministre, apprenti candidat à la présidentielle, a joué le jeu des questions réponses avec franchise et sans passer par la case des questions préparées, voire sollicitées… Des questions capables de déranger, des réponses franches et, aux dires de la cinquantaine de chefs d’entreprises de moins de dix salariés présents, convaincantes. Ainsi sur l’ISF, partout disparu en Europe, qu’il voudrait supprimer, ce qui de facto sonnerait la fin du bouclier fiscal. Plus important pour ces petites entreprises, sa proposition d’autoriser et de favoriser sous la forme d’aides, la constitution de fonds propres non imposables tant qu’ils ne servent qu’à investir. Cela afin d’améliorer les rapports avec les banques toujours beaucoup trop frileuses à jouer leur rôle de… facilitatrices économiques. Le patron du Nouveau Centre en profitait pour rappeler que « nous avons besoin de patrons qui portent leur entreprise avec une vision stratégique, qui réinvestissent, qui ne cherchent pas seulement à presser le citron au maximum comme les fonds d’investissement dont le siège social est souvent si éloigné de notre pays et des difficultés de nos territoires. Bref, des patrons responsables qui savent que leur entreprise dépend aussi des hommes et des femmes qui la font tourner, des patrons qui, tout simplement, respectent leurs salariés. »
Hervé Morin était à Fréjus sur un territoire familier et cordial. Il fut, certains Varois s’en rappellent, Chargé de Mission pour le très présidentiable François Léotard, alors député et président de l’UDF. Un parti dont il devint le secrétaire national puis le vice-président avant son divorce avec François Bayrou qu’il quitte entre les deux tours des présidentielles, refusant la stratégie de son leader. Cette réunion de travail et de prise de contact, étape d’un tour de France didactique, fut à l’initiative de Jean-Pierre Colin, président départemental du Nouveau Centre et de Gérard Charlier de Vrainville, vice-président, avec comme invités attentifs, le sénateur-maire de Fréjus, Élie Brun et le maire de Roquebrune-sur-Argens, Luc Jousse.
- Cette venue fut aussi l’occasion de saisir quelques bruits de couloirs. Sur la relation privilégiée que semble entretenir le chef du Nouveau Centre, bâti, rappelons-le sur les cendres de l’UDF, avec Giscard d’Estaing. Ces deux-là se verraient très régulièrement et les conseils de celui qui fut président de la France, ne rentreraient pas dans l’oreille d’un sourd… Côté Alpes-Maritimes, il est clair que l’homme fort du Nouveau centre, Rudy Salles, contrôle ses hommes et ne pousse pas à la candidature de son leader à la présidence de la République. Installé confortablement dans le giron de la majorité municipale niçoise et inespéré député qui a le mérite de ne pas faire d’ombre à Christian Estrosi et Éric Cioti, la compétition entre Sarko et Morin ne fait pas son affaire et risquerait de troubler un modus vivendi qui lui convient. À Cannes, on s’arrange entre ex-concurrents. le NC Gilles Cima, ex-adjoint de Michel Mouillot, puis candidat malheureux aux municipales qui se retrouve finalement du bon côté du manche, concocterait une stratégie, défavorable à Philippe Tabarot et favorable à Bernard Brochand aux législatives et à David Lisnard aux municipales, en échange d’un coup de pouce lors d'une prochaine échéance électorale, aux cantonales par exemple…