Tourisme : Le printemps n'annonce pas forcément l'hirondelle !

Crédits:
autre
Catégorie Les paradoxales

L’éditorial d’Étienne Pauchant - Président Fondateur de l’association -

En avril dernier, la zone Euro affichait des ratios économiques « au plus haut depuis 2007 ». La crise des dettes souveraines en Europe aura promptement coupé les ailes de cette jeune hirondelle, annoncée prématurément… Les coûts des emprunts d’État contractés pour financer la croissance depuis le début de la crise (essentiellement par les pays du sud européen) devaient être couverts par la reprise, ce qu’ils n’ont pas été.

N’ayant pas encore réussi la mise en place d’une vision stratégique intégrée, très loin de réaliser un fédéralisme fiscal, et malgré les dispositions du Fond Européen de Facilité Financière, les pays concernés de la zone Euro n’ont d’autres solution que de mettre en place dans l’urgence des plans de rigueur pour réduire leurs dettes. L’Eurozone est aux portes de la récession et la devise commune des 17 est directement menacée.

Le reste du monde ne va pas beaucoup mieux, car l’endettement des États s’est partout considérablement alourdi, à quelques notables exceptions près, dont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine.

Déjà, les professionnels du tourisme relèvent en Méditerranée des séjours touristiques plus courts, des « paniers de dépense » moins fournis. Certains observateurs dégradent leurs prévisions touristiques pour 2012, peut-être un peu trop tôt…

Pour l’heure, les observations de META sur les conséquences du printemps arabe sur le tourisme ont été publiées dans le numéro 31 d’automne 2011 de la revue Akfar Idées. Les acquis de ces révolutions et leurs influences sur l’industrie du tourisme, ne sont toujours pas entrés en vigueur tant que les processus électoraux, forcément longs, ne seront pas terminés dans les pays concernés :

  • La Tunisie a organisé en octobre 2011 l’élection de son Assemblée Nationale Constituante, la formation d’un gouvernement définitif n’est pas attendue avant 2012.
  • En Égypte l’élection de l’Assemblée Nationale est prévue ce mois de novembre, suivie par celle du Sénat en janvier 2012. L’élection du Président n’est pas attendue avant la fin de l’année prochaine.
  • La Libye n’a pas encore publié son calendrier électoral et la Syrie est encore « en feu ».

L’association META se propose d’intervenir d’une manière concrète et efficace sur trois sujets clé en y apportant trois solutions directement opérationnelles :

1/ La distribution directe du tourisme sur l’Internet est majoritaire en 2011, elle le sera plus encore en 2012. La situation exige une nette amélioration de la rentabilité, malgré des prix orientés à la baisse. META propose le recours à l’infomédiation pour réduire sérieusement les coûts de distribution et optimiser les RevPar (cliquer ici).

2/ La qualité des services « durables » sur les marchés asiatiques, comme en Océanie et en Europe du Nord ; est une réalité qui concurrencera de plus en plus une Méditerranée déjà en retard sur cette indispensable évolution. Ces travaux nécessiteront des investissements, qui seront plus difficiles à financer par des banques souvent frileuses dans le contexte actuel. META propose le financement et la mise en opération rapide des équipements permettant une gestion optimisée de l’eau, de l’énergie et des déchets (cliquer ici).

3/ Le tourisme est la principale industrie de la zone. Ses résultats publiés par les différents marchés sont difficilement comparables et les méthodes d’évaluations actuelles ne sont pas harmonisées. META propose un système d’observation commun entre tous les marchés méditerranéens, non seulement à l’échelle nationale, mais également à l’échelle locale (cliquer ici).

Les professionnels du tourisme, les industriels et les professions associées concernés par ces trois propositions, seront appelés à se joindre dans les premiers « collèges » de META (distribution, durabilité, observation), afin de généraliser les « best practices », repérer les mal fonctions et les corriger. L’association organisera chaque année une ou plusieurs réunions physiques pan méditerranéenne de ses collèges.

META s’est rapproché de la Fondation Sophia Antipolis, en y établissant son siège social, aux côtés du SKEMA, de la société AMADEUS, s’ajoutant aux compétences académiques dans les domaines de la modélisation et de la simulation – critiques dans les logiciels liés au tourisme – et à la présence du pôle de compétitivité SCS et des organismes de standardisations (ETSI, W3C) ainsi qu’une antenne Côte d’Azur de l’Institut Français du Tourisme (IFT). Rappelons également l’action de la Fondation Sophia Antipolis qui est engagée depuis plus d’un an dans un projet de réflexion sur le tourisme autrement (Futouraumed), dont META est l’un des acteurs.

Étienne Pauchant