Politique : la candidature de François Amanrich à l’élection présidentielle
est-elle bidon ?
Et d’abord qui est ce Monsieur qui ne fait pas florès auprès des grands médias ?
Il faut aller encore une fois sur Google, la nouvelle Mater Dolorosa de l’information, pour le découvrir. Son principal titre de gloire est d’avoir publié un livre : « Pour en finir avec la démocratie ». Un essai paru en 2006 aux Éditions Papyrus. Son auteur y fait le tour des systèmes politiques connus et expérimentés pour nous faire découvrir toutes les imperfections de celui qui a chez nous force de loi…
Il y a longtemps, on nous a dit que la démocratie était la moins pire des solutions. François Almanrich pousse le bouchon un peu plus loin, faisant miroiter les présumés avantages d’une version de la démocratie plus proche de l’originale, de celle utilisée par les Athéniens d’avant Jésus Christ. Une démocratie directe dans laquelle il était permis aux citoyens de voter les lois à main levée, à la majorité simple, et où les élus chargés de préparer les lois étaient tirés au sort à partir d’une liste de citoyens volontaires.
C’est ce système, depuis longtemps abandonné, que l’auteur veut remettre à la mode, à la mode de chez nous. Il le nomme « Clérocratie », reprenant à son compte le concept de stochocratie qui désignait le tirage au sort des gouvernants et de Lotocratie, terme utilisé au Québec et suffisamment explicite…
Le livre cité plus haut était sorti à la veille des élections présidentielles de 2007 et avait donné l’idée à son auteur d’annoncer sa candidature. Rebelote à la veille de cette nouvelle année qui s’annonce électorale et qui devrait lui apporter peut-être une meilleure couverture médiatique.
Son système propose de remplacer l’élection des hommes et femmes politiques par un mélange équilibré de hasard et de vote populaire. Est-il pour autant une alternative crédible à la démocratie actuelle ? Certains peuvent le penser qui constatent les dérives quotidiennes d’un système vieillissant, provoquées en partie par le cumul des mandats, la professionnalisation des élus et leur nombre trop élevé, son immobilisme et son incapacité à entreprendre des réformes pourtant souhaitées par les citoyens, des citoyens qui regardent, ahuris et désorientés, les guerres internes et externes impitoyables que se livrent les élites pour obtenir ou garder le pouvoir.
François Amanrich annonçait hier plus de 287 promesses de signatures. Sachant que les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent et tenant compte de la difficulté de Marine Le Pen et de tous les petits candidats à les obtenir, il n’est pas dit qu’on le retrouve au premier tour des présidentielles. Mais, après tout, ce qu’offre cet illustre inconnu reste valide. Il met le doigt sur quelques uns des nombreux dysfonctionnements de notre démocratie et nous force à regarder les problèmes avec un regard plus… acuminé.
Les Jeux de l'Amour et du Hasard ont-ils plus de chance de nous séduire et d'être efficaces que ceux liés à la confiscation du pouvoir par ceux qui sont les premiers à vanter les avantages d'un système, système peut-être tombé en désuétude et dont ils sont les premiers à tirer bénéfice ?
Alain Dartigues