Alpes-Maritimes : Max Charvolen s’approprie le Musée Fernand Léger...
pour y placer une œuvre monumentale, « Escaliers, murs, sol / Hall » qui a nécessité plusieurs mois de travail.
En mai 2011, Max Charvolen s'attaquait à la première phase de son travail : recouvrement avant mise à plat. Le 5 novembre dernier, l'artiste procédait alors à la seconde phase : découpe et arrachage, avant de présenter samedi dernier la réalisation finale dans la salle 1 du Musée National Fernand Léger.
Cette exposition publique donna lieu lors de l'inauguration à un échange fructueux entre l'artiste, Raphaël Monticelli, critique d'art et Maurice Fréchuret, directeur des musées nationaux des Alpes-Maritimes du XXe siècle, ainsi que de Diana Gay, conservatrice au musée national Fernand Léger à Biot.
Le texte remarquable de présentation de Raphaël Monticelli donne un éclairage pertinent sur la démarche de l’artiste aussi bien que sur les détails techniques de la réalisation de son collage monumental :
« Des fragments de toile, diversement colorés en fonction de leur emplacement, ont été collés sur l'escalier principal du musée de manière à en épouser exactement le volume. La pièce a été ensuite laissée en place. Les tissus collés sur les sols, écrus, ont été marqués par le passage des visiteurs. À la fin de l'exposition, la pièce a été décollée, mise à plat et exposée dans la salle qui fait face à l'escalier.
La procédure adoptée par l'artiste relève de plusieurs problématiques. L'atelier nomade: les pièces de Max Charvolen sont, majoritairement réalisées in situ. Dans sa démarche, l'espace de travail se confond avec l'espace physique réalisé. La couleur, un outil de codage de l'espace : le rôle des couleurs n'est ni affectif ni symbolique. Leur choix, déterminé par l'environnement (présence du vitrail de Léger), permet de différencier les divers plans du volume traité. Fonction proche de celle qu'elles assument en géographie ou en technologie. Le corps agissant : l'espace est choisi et traité en fonction de la relation physique à l'architecture du lieu. Corps de l'artiste, des visiteurs. La représentation : l'espace est représenté en inversant la perspective classique. La monstration : la mise à plat d'un espace tri-dimentionnel produit des surfaces mal adaptées aux lieux habituels d'exposition. L'aspect de l'œuvre change en fonction des contraintes du lieu d'exposition. L'architecture du musée impose à la fois la forme et le format de la pièce ainsi que les modalités de l'accrochage.
Mémoire et territoire : l'objet que Max Charvolen donne à voir est la trace d'un rapport actif à un espace de vie. »
Raphaël Monticelli
- Musée National Fernand Léger - Chemin du Val de Pome - 06410 Biot - Tous les jours de 10h à 17h sauf le mardi, le 25 décembre et le 1er janvier – tel. 04 92 91 50 30 - le film réalisé par Pascal Mournard afin de conserver la mémoire de cette œuvre in situ et les trois étapes de son évolution (mai 2011 - janvier 2012) est projeté durant toute l’exposition.