Culture : le ministre présente un budget 2012 en croissance...
Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, annonce une enveloppe de 7,4 M€, soit une augmentation de 0,9 %, par rapport à l’année précédente.
- photo Didier Plowy / MCC -
Cette enveloppe se répartit entre la culture proprement dite 2,1 M€ (+ 2,9 %), c'est-à-dire hors les dépenses de personnel 644 M€ (+ 1,6 %), la recherche culturelle 124 M€ (– 0,7 %), le livre, les industries culturelles et les médias 4,6 M€.
Ainsi le ministre se félicite, alors que des coupes sont opérées dans les budgets culturels de la plupart des partenaires européens de la France, que son budget progresse, témoignant de l’attention portée par le Gouvernement à ce sucteur.
Entrant dans le détail, Frédéric Mitterrand énumère. L’effort en faveur du patrimoine est confirmé ; les moyens destinés aux monuments historiques sont consolidés ; la création de la Maison de l’Histoire de France, la fin du chantier du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), le plan musées est poursuivi, le grand chantier du Centre national des archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine s’achèvera en 2012, le financement de l’archéologie préventive va être réformé, afin d’améliorer la capacité de réalisation des opérations d’archéologie préventive et de réduire les délais d’intervention.
Le soutien à la création (788 M€, + 6,3 %) est quant à lui renforcé pour conduire les grands projets et manifestations (Philharmonie de Paris, Palais de Tokyo, Monumenta et Triennale) et mettre en œuvre le plan spectacle vivant et le plan photo. Les moyens consacrés au spectacle vivant incluent en particulier 347 M€ pour le fonctionnement des structures du spectacle vivant (+ 3,5 M€ dans le cadre du plan spectacle vivant).
L’enseignement supérieur bénéficie de moyens supplémentaires pour conforter son inscription dans le schéma européen LMD (226,5 M€, + 4,3 %) tandis que les emplois des enseignants sont exonérés de la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux.
Les moyens destinés à la lecture et au livre progressent de 4 %, pour s’établir à 263 M€. Il s’agit ainsi d’accompagner la mise en œuvre des 14 propositions pour le développement de la lecture et la montée en puissance du chantier de rénovation du quadrilatère Richelieu.
Pour ce qui est de la Communication, les aides à la presse sont confirmés. L’audiovisuel public bénéficie lui d’une progression de ses moyens de 1,4 %. S’agissant enfin du cinéma, la taxe sur les services de télévision sera réformée, afin de garantir le financement du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Il bénéficiera de 700 M€ de ressources supplémentaires pour poursuivre son action au service du cinéma et l'audiovisuel.
Commentaire de la rédaction : comme dans les autres administrations, chaque responsable politique se mesure à l’aune de son budget. Plus le chiffre est affublé de zéros, plus le ministre ou l’élu parait et se sent important. Pas si simple. On l’a vu avec le ministère de l’Éducation nationale, qui malgré son budget pléthorique (61,8 milliards € en 2011, 62,33 en 2012) à un bilan qualitatif que tout le monde s’accorde à dire qu’il est catastrophique. Il est aussi à remarquer que les médias insistent le plus souvent sur la diminution du nombre de fonctionnaires que sur le montant exorbitant des sommes allouées à ce secteur… le premier à figurer au budget de la Nation comme le rappelait récemment le premier ministre François Fillon. Au Canada, le gouvernement fédéral avait initié il y a quelques années avec un certain succès une politique ambitieuse qui consistait à demander à chaque service de justifier de la plus explicite façon ses dépenses (voyages, stages, formations, achats…), en fonction notamment de leur nécessité, des objectifs et des résultats obtenus. Cette optimisation des moyens financiers mis en jeu conduit à faire réaliser d’importantes économies aux collectivités et à responsabiliser les fonctionnaires aussi bien que les élus. Il est bon parfois d'avoir des… comptes à rendre !