Les nageurs niçois
marchent sur l'eau...
On n'était pas habitué à ce que les nageurs français côtoient les sommets. D'olympiade en olympiade, on se contentait d'une médaille de bronze où d'argent ou de la présence d'une équipe de relais en finale... Les temps semblent avoir changés.
Ce sont Alain Bernard et Laure Manaudou qui ont les premiers fait sauter les barrières et ouvert la chasse aux médailles et aux records du monde. C'était le temps des combinaisons en polyuréthane et Alain, avec son gabarit, en a certainement tiré bénéfice. Les ont accompagnés dans cette quête Amaury Leveaux, Fabien Gilot, Clément Lefert, Fabien Gilot, Frédéric Bousquet, Grégory Mallet, Jérémy Stravius, Camille Lacourt, Benjamin Stasiulus... On oublie des noms, ce qui est bon signe. Il y a de la réserve, même si Fabrice Pellerin, l’entraineur de Yannick Agnel, Camille Mufffat et Clément Lefert reste prudent : Il y a beaucoup de fragilité derrière toutes ces médailles.
Ces résultats flatteurs s’accompagnent à ce qui peut s’apparenter à une professionnalisation du sport. Le nombre d’heures passées quotidiennement et les années nécessaires à l’obtention de résultats au plus haut niveau, favorisent cet état de fait. On est bien loin des années 50 à 70 où l’amateurisme était la clé de voûte de l’édifice. Pas question de se faire prendre à tricher. On alla même à envisager de classer professionnels les titulaires du diplôme d’état de Maitre nageur sauveteur... Cela s’accompagna de beaucoup d’hypocrisie, car dans les pays à l’est du rideau de fer, les athlètes n’avaient pas à travailler et étaient pris en charge par l’État. C’était le règne de l’amateurisme marron. Alors, qu’aux antipodes, on chassait ceux qui se risquaient à accepter une aide privée. Pas question de sponsors. L’Australie surtout se priva ainsi d’excellents nageurs et athlètes pris la main dans le sac et qui furent radiés pour des broutilles. Puis l’idée d’aider les amateurs à pratiquer leur sport en les dégageant de certains soucis matériels s’imposa. Des bourses fédérales furent accordées, des primes d'État attribuées en fonction des résultats, des contrats avec les équipementiers et divers sponsors encadrés. Tout cela pour le plus grand bien des sportifs de haut niveau qui pouvaient enfin envisager leur carrière sur le long terme et constituer un petite... pelote pour les lendemains qui pour beaucoup déchantaient.
Lors de ces championnats de France en petit bassin (25 mètres), la moisson continue et elle est belle. Yannick rafle le record du monde du 400 mètres nage libre et Camille qui nage aussi à l'Olympic Nice Natation, celui du 800 mètres en attendant de faire de même sur le 400 mètres.
Comme à son habitude, Jean-Jacques Beltramo voit les choses
avec humour et joue autant des mots que du crayon...