Alpes-Maritimes : sursis pour les petits oiseaux...

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Le froid leur accorde un délai de... carence.

Entre les risques sérieux de mourir à cause de la durée des températures négatives dans le département et ceux liés à la pratique de la chasse, le gibier petit ou grand, n’a guère d'autre choix sinon le suicide. Assez judicieusement et bien que cela ne sied pas forcement aux chasseurs qui, dans ce département, constituent un lobby puissant et jouissent d’appuis politiques, surtout au Conseil général et dans les communes du moyen et du haut pays (il est facile de deviner pourquoi...), la préfecture a sorti l’artillerie lourde... en fait, pas si lourde que ça.

Elle a pris la décision, suite au maintien des conditions météorologiques neigeuses particulièrement défavorables et du gel prolongé subis par la faune sauvage aviaire, de modifier les conditions de chasse en temps de neige et de maintenir la suspension de l'exercice de la chasse à certains oiseaux  jusqu'au mercredi 15 février 2012 inclus.

Si l’on veut entrer dans les détails, on apprend que la chasse aux grives est autorisée du 11 au 20 février, également en temps de neige, uniquement à partir d'un poste fixe matérialisé par la main de l'homme. Que celle à la pie bavarde, à l'étourneau sansonnet, au geai des chênes, à la corneille noire, et au merle, est suspendue du 11 au 15 février inclus. Sans qu’on comprenne bien pourquoi, la chasse au pigeon ramier, à la caille des blés et à la bécasse des bois, n’est, elle, suspendue que du 11 au 15 février inclus. Après, tout reprendra comme avant, à une exception près : le prélèvement par jour de chasse à la bécasse des bois est limité à une prise, jusqu'à la date de fermeture de la chasse pour cette espèce.

Même si elles vont dans la bonne direction, celle de la préservation des espèces de l'avifaune les plus sensibles, certains observateurs jugeront ces limitations bien anodines. Limitations dont il est toujours aussi difficile de vérifier leur application sur le terrain par manque de moyens et de... volonté encore une fois politique. Prenons acte aussi que cet « arrêté modificatif relatif aux conditions de chasse en temps de neige et à la suspension de la chasse pour certaines espèces oiseaux pourra éventuellement être prolongé si les conditions météorologiques en cause se maintiennent. »

Quid pour le plus gros gibier ? Il n’a pas froid lui ? Et à quand, messieurs les politiques, aurez-vous le courage d’interdire la chasse les jours fériés et tous les dimanches que Dieu fait... au risque de perdre quelques voix ?

Quant à la température ressentie, c’est une autre affaire. Jean-Jacques Beltramo nous donne ici sa version du « wind-chill factor » dû au... vent de tempête qui souffle sur nos économies et nos finances.