Eclairer juste : pas plus pas moins !
Les risques de délestages et de coupures intempestives électricité ne font qu’augmenter. Nous sommes de plus en plus nombreux, habitués à un confort certain avec comme conséquences, l’augmentation de notre consommation d’énergie électrique.
L’hiver semble se terminer sans plus d’encombre mais les risques d’une
pénurie d’électricité ne sont que repoussés à d’autres échéances, d’autant que
se profilent au loin des difficultés d’approvisionnement en pétrole et en gaz.
Quant au nucléaire, il est lui aussi une ressource qui un jour finira par
manquer et dont les Français et surtout les Européens sont de plus en plus
méfiants sur la partie du dossier liée à la sécurité... Imaginons d’ailleurs un
instant qu’un accident ait lieu dans une centrale européenne ou plus près de
nous, dans la vallée du Rhône qui en compte plusieurs... méfiance vis-à-vis des
déclarations rassurantes de nos élus et des industriels en cause surtout depuis
que le nuage de Tchernobyl s’était arrêté aux frontières. Hors, hier encore une
connaissance récemment opérée d’un cancer de la thyroïde, nous confiait les
confidences de son médecin : il y a beaucoup de cancer de ce type depuis
l’explosion de la centrale russe.
Les raisons ne manquent pas de prendre des mesures pour réduire notre
consommation. Il ya des secteurs où il semble qu’il serait facile de faire des
économies. Ainsi l’éclairage des bureaux, des habitations, des villes...
Le 20
février 2012, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie, annonçait
une mesure allant dans ce sens Elle devrait permette d’aider les communes de
moins de 2 000 habitants pour la rénovation de leur éclairage public. L’occasion
« d’éclairer juste », c’est à dire apporter la quantité de lumière nécessaire
et suffisante là où il faut, tout en faisant des économies d’énergie et en
limitant les nuisances.
L’éclairage public
représente jusqu’à 50 % de la consommation d’électricité des 31 900 communes
françaises de moins de 2 000 habitants. Le parc d’éclairage public sur notre
territoire est vieillissant, avec 40 % des luminaires installés depuis plus de
25 ans, et près d’un tiers utilisant des lampes à vapeur de mercure : la moins
efficace des sources d’éclairage public. Ces lampes équipent souvent des
luminaires de type « boule » (dont une grande partie du flux est émis
directement vers le ciel) ; ces luminaires, de coûts d’exploitation et
d’entretien élevés, ont été trop souvent installés pour éclairer des espaces où
leur répartition photométrique n’était pas adaptée. Une rénovation de
l’éclairage public laisse entrevoir un potentiel de réduction des consommations
compris entre 50 et 75 %.
Outre des
avantages évidents, cette mesure gouvernementale permettrait d’honorer les
engagements européens et internationaux de la France en matière d’efficacité
énergétique, d’anticiper le règlement européen interdisant la mise sur le
marché des lampes à vapeur de mercure au 13 avril 2015, de réduire l’effet de pointe de
consommation de l’électricité, de préserver l’emploi tout en développant les
compétences et l’innovation (de très nombreuses entreprises d’éclairage public
fabriquent en France les matériels concernés), de réduire les nuisances dues à
la lumière.
Pour l’Association française de l’éclairage cette action ne peut suffire à elle seule à satisfaire les enjeux environnementaux et géostratégiques de la France. Elle montre cependant la voie à tous les secteurs et usagers utilisateurs d’énergie, et joue un rôle pédagogique non négligeable dans la prise de conscience collective.
C’est
là une occasion, pour les villes concernées, de « sauter le pas ». Elles
pourront alors s’apercevoir, dans une grande majorité de cas, qu’une rénovation
de leurs installations permet de réaliser des économies capables de rembourser
l’investissement réalisé (d’autant plus rapidement grâce à l’aide de l’ADEME). C’est la démarche qu’a eue la ville de
Besançon qui a, certes, plus de 2 000 habitants (mais le principe reste le
même) : elle rénove son parc d’éclairage public en contractant un emprunt bancaire
entièrement remboursé en moins de 10 ans grâce aux économies d’énergie qu’elle
réalise ainsi. Avis aux amateurs !
L’Association française de l’éclairage met aussi en garde les candidats et leur conseille vivement de concevoir un cahier des charges qui les mettent à l’abri de propositions fantaisistes ou inadaptées, conduisant à de véritables gaspillages économiques. Qu’ils se le disent !