Côte d'Azur : commémoration de la Fusillade de la Rue d'Isly
de nombreuses communes du littoral ont marqué cet épisode dramatique de la Guerre d'Algèrie.
Mais, les pendules ont tourné depuis ce 26 mars 1962 et certains élus devraient mettre à jour leur livre d’histoire, d'autant qu'autour d'eux, les victimes sont encore bien vivantes, susceptibles de corriger leur... exposé des événements.
Un rapatrié n’a d’ailleurs pas manqué de
réagir à une énormité sortie de la bouche d’un élu lors de son discours officiel.
Nous tairons par charité son nom ni ne nommerons la commune concernée. Il raconte :
« Les Porte-drapeaux sont là, les Anciens Combattants aussi arborant avec fierté leurs décorations et Croix de Guerre, une petite foule se recueille. Le poids des ans pèse sur notre peuple. Nous sommes deux témoins oculaires de cette fusillade, le Président de l'ANFANOMA et moi-même. Je me souviens de cette terrible journée comme si c'était hier.
Témoin de ce fait historique et tragique, j'ai pu constater
au cours des années à quel point la relation officielle des faits était
distordue par rapport à la réalité et, une fois ces versions déformées par des
opinions personnelles, politiques ou sociales, la Vérité est perdue à jamais,
sauf pour ceux qui ont assisté à ces évènements. On constate trop souvent, une
tendance à la manipulation où seuls quelques privilégiés (qui bien souvent
n'étaient pas sur les lieux) ont le droit de raconter l'Histoire.
Nous avons eu, encore une fois, en cette journée du 26 Mars,
la preuve de la désinformation et de la méconnaissance de la véritable histoire
de l'Algérie Française. Monsieur l'Adjoint au Maire a lu un discours où il est
fait état de l'OAS qui aurait tiré sur les soldats, ces derniers auraient alors
riposté. En tenant ce discours la France se déculpabilise. Nous savons, nous,
qui y étions, que la foule était pacifique et désarmée. D’ailleurs, a-t-on
trouvé des armes sur les cadavres et les blessés ? Non ! Les soldats du 4ème Régiment de
Tirailleurs ont tiré parallèlement au sol, sur la foule et non en
direction des toits d'où serait venu cet énigmatique coup de feu.
Le représentant du Maire s'est sincèrement excusé ainsi que le Chef du Protocole, lequel m'a demandé en signe d'apaisement de m'associer au dépôt de la gerbe de la Mairie au pied de la Stèle.
La plupart des personnes présentes sont parties indignées. La cérémonie s'est poursuivie avec la Sonnerie aux Morts, la Levée des Drapeaux, le Chant de la Marseillaise et le Chant des Africains. » CQFDire !
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ANFANOMA : l'Association Nationale des Français d'Afrique du Nord, d'Outre-
Mer et de leurs Amis a vu le jour en novembre 1956.