Le tueur de Toulouse a maintenant ses fans,
comme avant lui Ben Laden...
Les serials killers, les tyrans, les dictateurs en tout genre, les assassins, ont toujours fasciné le public, ou du moins une partie du public. La rubrique des faits divers est lue, les émissions sur les grands criminels suivies avec attention à la radio et à la télévision. Le sang attire les mouches, pas que les mouches d’ailleurs.
La tuerie de Toulouse a provoqué, comme il fallait s’y
attendre, des réactions en tout genre. Celle du père du présumé coupable qui voulait faire un procès au Raid (alors que d’après ce que l’on nous
dit, il ne s’était guère occupé de son fils). Les partis politiques, tout en
affirmant le contraire qui cherchent à récupérer l’évènement... tandis que les éditorialistes s'escriment, eux, à décoder l’affaire, interrogeant
les spécialistes du comportement humain, les consultants en terrorisme... Cette
tragédie a eu aussi pour effet de canaliser la haine de certains envers la
France et envers Israël. Elle n’a pas tardé à se manifester sur les sites
Internet, dans les forums et réseaux sociaux et par des graffitis. Nous avions
dans un Tweet fait référence à ceux de Fréjus, un correspondant local ayant
bien voulu corroborer leur existence.
À Fréjus donc, comme à Tarbes et à Sartrouville, des tags
ont fleuri rendant hommage à Al Qaïda et à Mohamed Merah. Le choix d’enterrer
le présumé meurtrier en France au
lieu de son pays d’origine (l’Algérie ayant de façon incompressible refusé
qu’il ait lieu là-bas), ne pourra que fixer la fascination malsaine du public.
Quant à la minute de silence observée dans les classes et sur tous les stades,
elle donna lieu à quelques gestes pour le moins déplacés.
Pour notre correspondant, le souci viendrait des salafistes.
Leur nombre ne cesse d’augmenter et ils sont très actifs dans leur souci de
faire de nouvelles recrues. Les jeunes qui vont en vacances au pays (la Tunisie
par exemple) avec leurs parents ou cousins, sont des cibles faciles. Beaucoup viennent
à leur retour, grossir le nombre des fondamentalistes sur le sol français. Or, on
l’a vu dans une interview réalisée par Harry Rossenberg, à Marseille, les
fondamentalistes placent leur religion au dessus de tout. Interrogé par le
présentateur de télé, l’un deux a été incapable de répondre à la
simple et banale question : êtes-vous fier d’être Français, n’acceptant de ne faire
référence qu’à sa religion. Sa femme, en niqab de la tête aux pieds, assistait,
en silence.
Cela ne pose-t-il pas la problématique de la double
nationalité ? Si, lorsqu’il s’agit de franco-américain, russe, grec,
japonais..., tout se passe bien, il apparaît que c’est moins souvent le cas
lorsqu’il s’agit de ressortissants de pays islamiques. D’évidence, certains parmi
les plus extrémistes, n’ont pas la même histoire, la même conception et la même
pratique que nous en matière de démocratie et de tolérance religieuse. On observe ainsi de sérieuses difficultés à s’adapter à leur pays d’accueil. Changer
la loi qui autorise de garder sa nationalité d’origine pourrait peut-être
permettre d’y voir plus clair... Mais comment revenir là-dessus sans provoquer
un tollé de la part des biens pensants de gauche et du Centre, droit et
gauche ?
Pourtant, on est bien forcé, si l’on est un tant soit peu
objectif, de constater que notre politique d’immigration et d’intégration est
largement un échec. Ça ne marche pas bien et depuis longtemps, depuis peut-être
les lois sur le regroupement familial de Giscard d’Estaing, en 1974.
Que dire aussi de la politique étrangère de la France qui
soutient les révolutions arabes ? Bien sûr, au départ l’idée est généreuse
(promouvoir la démocratie et... protéger nos intérêts en vue d’une
redistribution des rôles). À l’arrivée, ce sont des régimes islamiques qui s’installent
aux commandes. En Tunisie, la charria est à l’ordre du jour, quitte à ruiner
l’industrie du tourisme ; les salafistes font de l’intimidation jusque
dans les Universités, empêchant les étudiantes non voilées d’y entrer. En Égypte, le leader en second des Frères musulmans était jusqu’à récemment en situation
de se présenter aux élections présidentielles... En Libye, Kadhafi est out mais rien n’est réglé pour autant et
les tribus sont de nouveau... libres de se faire la guerre. La Syrie est logée à la même enseigne. Bachar el Assad finira sans doute par être
chassé de son trône de pseudo-démocrate. Lui
succéderont sans doute des salafistes qui s’en prendront d'abord aux chrétiens syriens
puis aux alaouites et enfin aux chiites. Les fragiles équilibres dans cette
région du monde en seront profondément perturbés et le scénario d’une guerre entre
l'Iran et Israël ressortira des tiroirs. Quant à Israël, elle n’hésiterait pas, si le danger se
précisait à mener des actions préventives spectaculaires...pour comme elle l’a fait dans le
passé.
Cette citation attribuée à André Malraux sur « ce XXIème siècle qui sera religieux ou ne sera pas » prend aujourd’hui tout son sens, pas forcément celui qu’il avait rêvé ni le nôtre. Pour les islamistes, elle pourrait prendre tout son sens... dominateur.
- le cimetière de Mers-el-Kebir, photo prise le 25 avril 2005 ; en
terre d’Islam, les croix ne sont pas bienvenues...
- réhabilité en 2007, le cimetière a perdu son identité chrétienne pour ne pas offenser les musulmans -