France Nature Environnement met

quelques points sur les i.

Sur tous les dossiers environnementaux, l’association se veut objective. Elle s’est d’ailleurs montrée capable de saluer les avancés en ce domaine comme de pointer du doigt les lacunes et les promesses non tenues des politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche. L’intérêt des hommes est de protéger la planète envers et contre tous les intérêts et les obscurantismes qui mènent le plus souvent à la barbarie.


Dans de récents communiqués, FNE critique le projet de loi d’avenir pour l’agriculture et la forêt.

« Le Ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, promeut depuis plusieurs mois l’agro-écologie qui vise la double performance, économique et environnementale. Le projet de loi pour l’avenir de l’agriculture et de la forêt présenté en conseil des Ministres est annoncé comme la concrétisation de cette agro-écologie. Pour FNE, il reste insuffisant, entre autres, pour répondre à deux des grands enjeux de la transition agricole : la diminution des pesticides et la lutte contre l’artificialisation de nos territoires.

Les rapports sur les dangers pour la santé des pesticides se multiplient. Et pourtant, leur utilisation ne diminue pas en France, elle augmente même... Pour FNE, ce projet de loi doit être l’occasion de prendre enfin une mesure courageuse et nécessaire : la séparation des activités de vente de pesticides et celles de conseil pour utiliser ces produits. Aujourd’hui, celui qui conseille vend les produits. Il est donc dans son intérêt d’en prescrire le plus possible, indépendamment des impacts sur l’environnement. Pour Jean-Claude Bevillard, en charge des questions agricoles : Tant que cette mesure de séparation de la vente et du conseil ne sera pas prise, l’utilisation de pesticides ne diminuera pas ni dans les champs ni dans nos assiettes. C’est comme si on demandait aux pharmaciens qui vendent les médicaments d’écrire eux-mêmes les ordonnances ! »

À propos de l’artificialisation des sols, FNE dénonce un bitume qui dévore de plus en plus d’espace : L’équivalent d’un département français de terres agricoles, naturelles et forestières disparaitrait tous les sept ans sous le béton et le bitume. C’est notre patrimoine qui est ainsi grignoté.

Concernant le volet forêt/bois du projet de loi, Hervé Le Bouler, responsable des politiques forestières de l’association, ce « devrait être l’occasion de témoigner d’une ambition forte : en forêt on peut produire du bois tout en préservant et valorisant la biodiversité et en permettant aux habitants d'en jouir comme d'espace de loisirs et de cueillette. Le chemin est encore long pour y parvenir ». Et de constater d’autre part que le projet de loi affaiblira considérablement la portée des dispositions encadrant les défrichements, faisant craindre qu’à l’avenir, les zones où la spéculation immobilière est particulièrement forte voient leurs surfaces forestières diminuer sans garde-fous ni contrepartie.

Pour le président Bruno Genty : « L’environnement ne doit pas être la variable d’ajustement des politiques gouvernementales. Il existe des alternatives crédibles à une vision comptable de la forêt française, qui semble être la voie majoritairement retenue dans le projet de loi. Dans le cadre du débat parlementaire qui s’annonce, nous appelons les élus à se mobiliser en faveur de l’équilibre entre les objectifs économiques, écologiques et sociaux pour la filière forêt-bois. La forêt est bien plus complexe et riche qu’une usine à produire du bois ! »