Laguiole au pays des samouraïs,
un premier couteau...
« Le couteau de poche, le plus sûr artisan de la culture populaire » affirmait de façon définitive l’écrivain, peintre et sculpteur Henri Vincenot. Ce couteau-là fait appel à la tradition japonaise pour la technique de l’acier et à l’histoire de toute une région qui a adopté le fameux Laguiole et en a fait son image de marque.
- Laguiole-Kyoumei - Photo-Fonderie de Laguiole -
Il aura fallu le rapprochement improbable de deux hommes passionnés de coutellerie pour rendre possible cette alliance du bout du monde. C’est en 2009 que deux japonais de Sanjo, de la famille des couteliers Masashi, viennent en France. Jean-Paul Spetebroot, lors d’une rencontre sur un salon de coutellerie, les convie à Laguiole, dans l’Aveyron. Le rendez-vous donne lieu à un échange surréaliste. Jean-Paul ne parle pas japonais. Monsieur Masashi ne parle pas français. le Japonais ne parle pas français, le Français ne parle pas japonais... Alors, pour se faire comprendre, Monsieur Masashi pose la veste, retrousse les manches, enfile un tablier de cuir et se met à forger. tout est dit : ceux-là parlent le même langage, celui de la coutellerie.
De cette confrontation va naître un projet, celui de fabriquer un couteau rare, inattendu, le Laguiole-Kyoumei®. Une lame multicouches dans la plus pure tradition japonaise, montée sur un couteau fermant Laguiole. En avant-première, la Fonderie de Laguiole dévoilera ce petit bijou au Salon IWA de Nuremberg, du 8 au 11 mars. Il sera ensuite présenté sur le Salon Coutellia à Thiers, les 18 et 19 mai prochain.
Si la traduction exacte du mot japonais Kyoumei en français est résonance, il peut aussi se traduire par entrer en sympathie, être en écho. Le Laguiole-Kyoumei® est l’illustration de cet écho entre les savoir-faire de deux pays dans le domaine du couteau. d’un côté on a les couteliers de Laguiole passés maîtres dans l’art du couteau fermant. Leurs manches sont des œuvres d’art réalisées dans des matériaux de grande qualité : ivoire, bois exotiques, cornes de zébu ou de bison, ivoire ou os de mammouth fossilisé... Les ressorts sont guillochés à la lime et au ciseau. Le montage de la lame est effectué à la main par un coutelier ce qui leur assure solidité et longévité. Aux antipodes de l’Aveyron, la réputation des maîtres forgerons de lames japonais n’est plus à faire dignes héritiers des fournisseurs de sabres des samouraïs d’autrefois...
- Les collectionneurs et les experts apprécieront de savoir que la lame du Laguiole-Kyoumei® est une lame damas 3 couches en sandwich. Dans un premier temps, un damas 14 plis est réalisé à base d’acier de frittage, SUS420J2, et de Nickel. Ce damas vient ensuite envelopper en sandwich le cœur de lame en acier inoxydable de haut de gamme, le D2 Steel, très dur, bien qu’affutable et aiguisable. L’ensemble est forgé à la main. Une fois toutes ces opérations terminées la lame damas possède 29 couches.