« La culture, un antidote à la crise » comme l'a proclamé Jean Leonetti le député-maire d'Antibes et président de la Communauté d'agglomération Sophia-Antipolis lors de la présentation à la presse de ce nouvel équipement culturel dans les Alpes-Maritimes. Rien de plus juste que cette affirmation à laquelle nous pourrions ajouter qu’un peuple sans culture est un peuple mort !

Alors, ce serait bien de s'en souvenir et pas seulement au moment de l'ouverture de cet espace qui va vous réserver bien des surprises.

Le public aura bien du mal à s'imaginer qu'il y a quelques années, ce lieu vibrait sous les cris d'une foule qui poussait son équipe de basket vers les plus grands exploits et les titres nationaux. Trois ans de travaux et c'est la culture qui va prendre le relais pour emmener les spectateurs vers d'autres émotions sous la baguette d'un personnage qui est un expert dans ce domaine, Daniel Benoin, le directeur du Théâtre National de Nice (fonction qu’il conserve), devenu à la demande du maire d'Antibes et avec l'accord de celui de Nice, Christian Estrosi, le conseiller artistique de ce nouveau lieu.

Il s'agit du plus grand théâtre de cette dernière décennie construit en France pour une superficie de 9000 m2, avec deux salles, l'une de 1200 places baptisée naturellement, Jacques Audiberti, et la seconde de 200 places qui portera le nom de Pierre Vaneck, homme de cœur et de théâtre ayant beaucoup fréquenté celui de Nice.

Chacune aura sa spécificité, la plus grande recevra les dernières créations contemporaines d'opéra et de grands spectacles, l'autre sera destinée aux représentations pour le jeune public et aux productions régionales. Cette salle possède l'avantage d'un gradin rétractable qui permet de la transformer en lieu de répétition aux dimensions identiques à celles de la grande scène.

Si l'architecture extérieure a été inspirée par celle du célèbre Fort Carré, situé de l'autre côté du port, mais retravaillée dans le sens de la modernité, la grande surprise et attraction devrait être la rampe hélicoïdale intérieure. Un formidable clin d’œil pour ce que l'on est capable de faire avec du béton comme l'ont démontré avec talent, Patrick Fagoni et Blandine Roche, les deux architectes associés du cabinet Archidev, l'un des trois plus grands spécialistes de la construction de théâtre.

Toutes les disciplines du spectacle vivant seront à l'affiche de cette « Programmation du Printemps 2013 » comme le dit modestement Daniel Benoin pour ce lancement avec tout de même trente cinq dates jusqu'à la fin juin.  Répartis en  trois sections, la 1 pour « Théâtre et texte », la 2 pour « Opéra, concerts et danse » et la 3 pour la « Troisième scène », tous ces spectacles représentent un pari risqué que tous les partenaires ont pris et assument, à tel point que l'objectif est de devenir la première Scène nationale, une distinction qui n'existe pas encore dans le département.

Coup d’envoi ce samedi 6 avril avec un opéra « La Traviata », mis en scène par Jean-Louis Grinda, le directeur de l'Opéra de Monte-Carlo et la participation de l'Orchestre Philharmonique de Nice, bel exemple de coopération artistique. Qu’on se le dise !

Philippe Dejardin

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